Vers un élargissement du dépistage néonatal

08/02/2022 Par Marielle Ammouche
Génétique
La Haute Autorité de santé (HAS) recommande aux pouvoirs publics d'intégrer le dépistage du déficit immunitaire combiné sévère (DICS), un groupe de maladies génétiques rares mais graves, dans le programme national de dépistage néonatal, mais sous condition d’une évaluation à cinq ans. 

 

Les DICS concernent environ 1 naissance sur 60.000. Ces pathologies génétiques ont pour point commun un déficit profond de l'immunité cellulaire et humorale, entrainant une prédisposition élevée aux infections graves chez le nourrisson, et un risque important de mortalité. La prise en charge doit donc être la plus précoce possible ; elle repose sur la greffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) qui permet de remplacer le système immunitaire défaillant et de guérir les enfants.  

Les DICS peuvent être dépistés via un test de quantification des T-cell receptor excision circles (TRECs), effectué sur une goutte de sang séchée prélevée sur papier buvard, qui établit l’existence d’un déficit en lymphocytes T. En cas de positivité, il est ensuite complété par une cytométrie de flux, qui permet de compter et de caractériser les lymphocytes T.  

Cependant, des "incertitudes persistent, notamment, sur les conséquences de la détection de nombreuses lymphopénies T non DICS résultant du dépistage, sur l’efficience du dépistage en l’absence de données françaises robustes, sur la capacité de garantir une organisation optimale du dépistage permettant une greffe de cellules souches hématopoïétiques dans le bon délai", explique la HAS. Pour l’agence, et au vu de la grande rareté de ces pathologies, il n’y a pas de preuve actuellement de l’impact favorable de généraliser ce dépistage. 

C’est pourquoi, dans son avis du 7 février 2022, elle préconise la mise en place d’un dépistage du DICS  "chez tous les nouveau-nés, sous conditions", en recommandant une période d’évaluation obligatoire à cinq ans, "qui devra permettre de lever les incertitudes qui subsistent aujourd’hui". Des évaluations intermédiaires doivent aussi être mises en place. 

L’objectif est un diagnostic rendu dans un délai de quinze jours, une prise en charge médicale des nourrissons malades dans les trente jours, et la réalisation de la greffe dans un délai de deux mois maximum, ce qui permettrait de prévenir la survenue d’infections graves, notamment à cytomégalovirus.  

Pour la HAS, "le respect strict des délais de chacune des étapes dans la séquence complète du dépistage à la greffe est indispensable". 

Vignette
Vignette

Médecins, faut-il signer l'accord conventionnel proposé par la Cnam?

Thierry Lemoine

Thierry Lemoine

Oui

Il ne faut pas rêver: la très grande majorité des médecins secteur 1 ne se déconventionnera pas ( pour les secteurs 2, la questio... Lire plus

0 commentaire
6 débatteurs en ligne6 en ligne





La sélection de la rédaction

Podcast Vie de famille
Jumelles et médecins généralistes : "L'idée, c'était d'avancer ensemble"
15/04/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
1
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17