La France présente l’un des taux de suicide les plus élevé d’Europe. Et de nouvelles données parues dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 5 février confirment l’importance de ce fléau.
Ainsi, entre 2000 et 2014, 156 910 décès par suicide chez les individus âgés d’au moins 10 ans ont été enregistrés en France, selon la base nationale du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc-Inserm), soit 10 461 cas en moyenne par an. Les ¾ étaient des hommes. Le plus souvent, dans 40% des cas, les suicides étaient en lien avec des troubles mentaux, (plus souvent chez les femmes que chez les hommes : 48% vs 36%), dans la grande majorité des troubles dépressifs. Les suicides chez les sujets jeunes (moins de 25 ans) représentaient une part modérée du total des suicides (5,5%). Dans cette tranche d’âge, des associations particulièrement fortes étaient observées avec les troubles de l’humeur et les troubles anxieux. Par ailleurs, une pathologie non mentale a contribué au décès dans 16% des cas. Les tentatives et idées suicidaires constituent, de façon logique l’un des principaux facteurs de risque de suicide, sur lesquels doivent porter les efforts pour tenter d’améliorer la situation. Selon le Baromètre de Santé publique France, qui a interrogé en 2017 25 319 personnes de 18 à 75 ans, 4,7% de la population (18-75 ans) déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois. Les tentatives de suicide (TS) avaient concerné 0,39% des sujets au cours de l’année et 7,2% avaient tenté de se suicider au cours de leur vie. La dépression est le facteur le plus associé aux pensées suicidaires au cours de l’année (ORa=8,3 pour les hommes et 6,6 pour les femmes). Les autres facteurs de risque identifiés par les auteurs de l’étude sont : le fait d’être une femme, les situations financières difficiles, le fait d’être célibataire, divorcé ou veuf, l’inactivité professionnelle ainsi que les évènements traumatisants. Le nombre d’hospitalisations pour TS (la plupart du temps par intoxication médicamenteuse) a cependant diminué, souligne une troisième étude du BEH, passant de plus de 100 000 par an en 2008 à un peu moins de 89 000 en 2017. La diminution était plus marquée chez les femmes (21,7 en 2008 et 18,0 en 2017) que chez les hommes (13,0 en 2008 et 12,2 en 2017). Les régions les plus concernées sont la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France. Les jeunes filles âgées de 15 à 19 ans avaient les taux les plus élevés au cours de cette période et une pathologie psychiatrique était retrouvée dans 61% des cas (59% chez les femmes et 64% chez les hommes. Ces résultats confirment l’intérêt d’engager une politique de prévention du suicide ciblée sur les personnes à haut risque pour notamment repérer les situations de souffrance psychique.
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