Stéatose hépatique : l’Académie de médecine souhaite renforcer sa prévention et son diagnostic

21/12/2022 Par Marielle Ammouche
Hépato-gastro-entérologie
L’Académie nationale de médecine recommande de mieux informer le public sur cette pathologie en forte augmentation, et qui est principalement liée à une bonne hygiène de vie. Elle souhaite, en outre, promouvoir plus largement son diagnostic qui repose actuellement sur des tests simples et non invasifs : le FIB-4 et le Fibroscan. Devant l’épidémiologie galopante de la stéatose hépatique et de la Nash, ainsi que la gravité de ses complications, mais aussi du fait de la simplification du diagnostic de ces pathologies hépatiques et des possibilités thérapeutiques, l’Académie nationale de médicine a fait, dans un communiqué daté du 16 décembre plusieurs propositions pour tenter de mieux les prendre en charge.

La stéatose est, en effet, une pathologie particulièrement fréquente puisqu’elle concernerait 25 à 30% de la population mondiale, et jusqu’à 70% des patients diabétiques. En outre sa prévalence est en constante augmentation. Et c’est le 2e pourvoyeur de transplantation hépatique aux Etats-Unis. Due à une surcharge glucido-lipidique, cette pathologie conduit, dans 10 à 20% des cas, à une stéato-hépatite non alcoolique ou Nash, susceptible d’entrainer une fibrose, une cirrhose, voire un cancer du foie. Le diagnostic de stéatose repose sur des paramètres biologiques (hyperglycémie, hypercholestérolémie, hyperferritinémie sans augmentation du fer), et échographique montrant un aspect de foie "brillant". Concernant la Nash, de nombreuses évolutions ont permis de simplifier son diagnostic. En effet, longtemps, il a été basé sur la biopsie hépatique, un acte invasif, non dénué de complication. Mais actuellement, l’existence d’une fibrose et l’évaluation de sa gravité reposent sur des tests sanguins, et principalement le "FIB-4" qui tient compte de plusieurs paramètres : l’âge, les transaminases et les plaquettes. Mais ce test pourtant "très performant", est "encore insuffisamment connu des médecins" regrette l’Académie nationale de médecine. Le Fibromètre, ou le Fibrotest sont utilisés en 2e intention. Une imagerie par FibroScan est aussi nécessaire afin d’explorer l’élasticité du foie. Sur le plan thérapeutique aussi, les choses sont en train de bouger, même si aucun médicament spécifique n’est encore autorisé en France. De nombreuses pistes sont à l’étude, à des phases plus ou moins avancées, et notamment celles ciblant aussi le diabète. Dans ce contexte, l’Académie de médecine insiste sur l’importance des mesures préventives (hygiène de vie alimentaire et physique), qui sont "les armes-clés pour prévenir la survenue de cette maladie en grande partie liée aux habitudes de vie (excès d’aliments et de boissons sucrées, manque d’activité physique) et dont l’impact économique est majeur". Pour lutter contre cette la stéatose hépatique, qui constitue "un défi de santé publique", elle recommande des actions de sensibilisation auprès, à la fois du corps médical, des autorités de santé et du grand public, en insistant sur l’importance majeure de la prévention. Cela doit passer, pour les académiciens, par "la mise en œuvre d’une politique de lutte résolue contre la surnutrition glucidique et lipidique ainsi que contre la sédentarité auprès tant du public (dès l’âge scolaire) que des professionnels et des étudiants en santé". L’information sur la démarche diagnostique, désormais non invasive, doit aussi être renforcée (FIB-4, élastométrie par FibroScan). Et l’Assurance maladie doit être sensibilisée "quant à l’importance que soient facilités l’accès à ces explorations et le remboursement des tests non invasifs dans cette indication". Enfin l’Académie souhaite encourager la poursuite de la recherche pour "finaliser, aussi rapidement que possible, la mise au point de médicaments actuellement très prometteurs".

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

0 commentaire





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Enquête
Abandon des études de médecine : enquête sur un grand "gâchis"
05/09/2024
14
"Dans cette vallée, le médicobus ne remplace pas le médecin traitant" mais assure "la continuité des soins"
17/09/2024
2
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Podcast Vie de famille
Le "pas de côté" d'un éminent cardiologue pour comprendre le cheminement de son fils apprenti chamane
17/05/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5