Des chercheurs de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) ont découvert une molécule, présente chez les patients ayant une faible capacité de réparation de la myéline, qui pourrait constituer une cible thérapeutique intéressante à l’avenir.
A l'occasion de la journée mondiale de la SEP organisée ce 31 mai, l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, Paris) a présenté l’état de ses recherches dans ce domaine. Une des voies actuellement étudiées pour prévenir la progression du handicap est la réparation de la myéline. Plusieurs travaux ont ainsi mis en évidence l'importance de ce processus de "remyélinisation", ou régénération de la myéline, dans l'état de santé des malades. Dans sa forme la plus fréquente, la SEP se caractérise, en effet, par des poussées inflammatoires dans le système nerveux central, suivies de phases rémittentes, durant lesquelles la myéline se reconstitue en partie. De nouvelles techniques d'imagerie développées à l'Institut, plus précises que l'IRM, ont permis de montrer que ce potentiel de réparation est "très différent selon les patients", souligne Benedetta Bodini, neurologue chargée de recherche à l'ICM. Ainsi, en injectant un traceur spécifique, qui se fixe sur la myéline, avant de réaliser une tomographie par émission de positons (PET scan), "on peut mesurer à quel degré la myéline est atteinte", détaille-t-elle. En comparant les images cérébrales de différents patients, prises à trois mois d'intervalle, l'équipe de chercheurs s'est aussi aperçue que ceux qui avaient une bonne capacité de régénération de la myéline allaient mieux que les autres et présentaient moins de handicaps, ajoute-t-elle. "Cela veut dire que le jour où on aura des médicaments remyélinisants à notre disposition, on va pouvoir améliorer le pronostic des patients", espère le Dr Bodini. Une molécule testée in vitro Première étape vers cet objectif, une autre équipe de l'ICM a identifié une molécule qui est secrétée de façon plus importante par les patients à faible capacité de remyélinisation. Cette molécule, baptisée CCL19, a fait l'objet d'un brevet début 2017. "C'est une cible thérapeutique intéressante: si on inhibe cette molécule, on pourra augmenter la réparation", a expliqué à l'AFP Violetta Zujovic, également chargée de recherche à l'ICM. Son équipe teste désormais, in vitro, pour le moment "différents anticorps" pour déterminer lequel sera à même d'empêcher l'action de la molécule CCL19 sans provoquer des effets secondaires majeurs. La SEP touche plus de deux millions de personnes dans le monde, dont plus de 100 000 en France et 400 000 en Europe.
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