Rupture de médicaments antiparkinsoniens : les associations dénoncent "une prise d’otage insupportable"
"Trop c’est trop !" C’est ainsi que s’expriment les associations de patients atteints de maladie de Parkinson, réunies au sein du "Collectif Parkinson", pour dénoncer les ruptures de stocks de médicaments que subissent les malades régulièrement depuis des mois.
Le 30 aout dernier, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) a ainsi signalé des ruptures de stocks concernant la Levodopa Carbidopa (Sinemet, laboratoire MSD) avec une remise à disposition qui n’est pas prévue avant mars 2019. Un report de prescriptions sur son générique (laboratoire Teva) a aussi entrainé des tensions d’approvisionnement sur ce produit, et la mise en place de mesures de contingentement. Les conséquences de ces ruptures de stocks sont majeures pour les patients avec une augmentation de la rigidité musculaire et une lenteur accrue des mouvements, source de d’"énormément de stress chez les patients et leurs proches". Les associations considèrent cette situation comme "inacceptable". Elles s’élèvent contre l’inertie des pouvoirs publics et des laboratoires face aux problèmes rencontrés dans la chaine de fabrication du médicament : "des problèmes récurrents dont la fréquence ne fait que croître au fil des ans, plus 30% d’augmentation entre 2016 et 2017 toute pathologie confondue !", rappellent-elles. En particulier, elles interpellent la Ministre, considérant que "malgré un arrêté, le pouvoir du politique est de fait mis en cause, la crédibilité de nos instances est fortement interrogée". Le collectif évoque aussi la possibilité de "sanctions financières" pour les "laboratoires dont les plans de gestion des pénuries ne permettent pas d’apporter aux malades les soins thérapeutiques dont ils ont besoin". Les associations de patients comptent particulièrement sur la mission d’information sur la pénurie des médicaments qui a été ouverte au Sénat et dont le rapport doit être livré fin septembre. "Nous souhaitons vivement que cette investigation qui vise à interroger l’ensemble des acteurs apporte une voie permettant enfin de sortir de cette prise d’otage insupportable pour les malades".
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