Cet anti-infectieux intestinal, indiqué dans le traitement des diarrhées aigües présumées d’origine bactérienne en l’absence de suspicion de phénomènes invasifs, est largement utilisé depuis les années 1960. Cependant, il fait l‘objet d’un mésusage important du fait que la majorité des diarrhées infectieuses sont d’origine virale. En outre, il "n’a pas montré d’intérêt clinique dans le traitement de ces affections", affirme l’agence du médicament. Or, des effets indésirables graves lui sont associés, à type de réactions d’hypersensibilité immédiate (choc anaphylactique, œdème de Quincke), "survenant notamment chez l’enfant et susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital", précise l’ANSM. Sont aussi observées des toxidermies à type d’eczéma, de photosensibilité, exceptionnellement des atteintes cutanées plus graves ou encore des effets indésirables hématologiques (thrombopénie, anémie hémolytique, leucopénie). En conséquence, l’ANSM a décidé que les spécialités à base de nifuroxazide sont désormais contre-indiquées chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans, et délivrées uniquement sur ordonnance. Elle rappelle que la prise en charge chez le petit enfant "repose sur l’administration de solutés de réhydratation orale". Un nouvel étiquetage sera apposé sur les boites. Mais, plusieurs laboratoires commercialisant des spécialités à base de nifuroxazide ont pris la décision d’arrêter définitivement la commercialisation. Il faut donc s’attendre à des perturbations d’approvisionnement des pharmacies dans les prochains jours.
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