Tous les professionnels de santé dont les activités leur permettent d’observer la peau, on pense notamment aux masseurs-kinésithérapeutes, sont invités, après des formations adaptées, à identifier des lésions cutanées suspectes afin de diriger précocement leurs patients vers une consultation spécialisée en dermatologie. Mais d’autres professionnels pourraient être sollicités, notamment les coiffeurs, comme en témoigne cette publication parue dans JAMA Dermatology.
Les auteurs ont apprécié l’aptitude de professionnels de la coiffure à détecter des lésions suspectes après avoir été formés grâce à une vidéo consacrée à une bonne interprétation de la stratégie de dépistage dite ABCDE (A pour Asymétrie, B pour Bords irréguliers, C pour Couleur inhomogène, D comme Diamètre en évolution, E comme Evolution rapide de taille, de couleur, de forme ou d’épaisseur). 71% des coiffeurs étaient considérés comme aptes après cette formation contre 59% au préalable, sachant que de nombreuses informations leurs sont délivrées sur ce sujet depuis quelques années, en particulier dans les Etats du sud où l’exposition au soleil est particulièrement importante. Il existe notamment une association, Eyes on Cancer, qui promeut ces campagnes d’information et de formation ; elle estime qu’un coiffeur ou une esthéticienne correctement formée pourrait détecter pas moins de 120 cancers cutanés au cours de sa carrière professionnelle. L’un des auteurs, le Pr David S. Black, professeur de médecine préventive à la Keck School of Medicine (Université de sud Californie, Los Angeles), témoigne de sa propre expérience, de patients venus le consulter après que leur coiffeur ait attiré leur attention sur une lésion suspecte du cuir chevelu ou de la nuque habituellement cachée par les cheveux. Dans la majorité de ces cas, la prise en charge a été précoce, permettant d’assurer une guérison, y compris lorsque la lésion suspecte s’avère être un mélanome.
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?
François Pl
Non
Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus