Acharnement, infections, manque d'hygiène… les péchés mortels de l'hôpital pédiatrique du Vatican

06/07/2017 Par A.M.
International

Une enquête menée par l'agence de presse américaine Associated Press, relayée par La Croix, accable l'hôpital romain du Bambino Gesù, propriété du Vatican.

"Plus vous en faites à un patient, plus vous ramenez d’argent. Vous devez produire, produire, produire", résume Vincenzo Di Ciommo Laurora. Dans le cadre d'une étude indépendante, cet épidémiologiste a examiné les dossiers médicaux de onze jeunes patients morts du cancer. Des enfants qui ont subi "un nombre extrême d'interventions médicales", comme des dialyses, alors qu'ils étaient en fin de vie. "Quand ces enfants n’ont aucun organe qui fonctionne, quand rien ne fonctionne, quand ils sont pleins d’infections, devrons-nous continuer à faire de la dialyse et des thérapies héroïques ?", s’interroge-t-il. S'appuyant sur des rapports internes et des témoignages de soignants, Associated Press accable dans son enquête, publiée ce lundi 3 juillet, l'administration de l'hôpital sur la période allant de 2008 à 2015. L'agence cite notamment le cas d'un enfant de 4 ans infecté par une bactérie multi-résistante, qui a contaminé à son tour 27 enfants. Au cours des 21 mois qui été nécessaires pour juguler l'infection, huit enfants ont succombé. Le manque d'hygiène est mis en cause. En novembre 2014, le syndicat de l'hôpital pointait ainsi dans son magazine interne le service de chirurgie néonatal, "tristement devenu célèbre" pour ses taux d'infections et de décès. Pour se rendre au bloc, le personnel doit emprunter un chemin "qui équivaut à un égout ouvert, à travers des poubelles où différents types de déchets sont placés", décrit le syndicat. En 2012, une infirmière américaine a alerté le Vatican sur "les conditions horribles" dans lesquelles les patients du Bambino Gesù étaient pris en charge. Le Saint Siège avait alors mandaté une commission d'enquête secrète. Publié en mars 2014, son rapport révèle "des violations du protocole médical, y compris le surpeuplement entraînant un risque accru d’infection, la réutilisation d’équipements jetables, des réveils précoces lors d’opérations, des procédures expérimentales non surveillées et des installations qui ne correspondaient pas aux normes médicales", rapporte Associated Press. En janvier 2015, le président de l'hôpital avait dû démissionner. Contactée par l'agence, la direction actuelle a dénoncé des informations "parfois fausses, d'autres sérieusement infondées et dépassées depuis deux ans, voire cliniquement impossibles et diffamatoires sur le plan moral et éthique". [Avec la-croix.com]

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