Homéopathie : ces députés qui s'opposent au déremboursement

26/10/2018 Par F. Na.
Politique de santé
Plusieurs amendements relatifs à l'homéopathie ont été déposés dans le cadre de l'examen du PLFSS 2019. Ils visent à repousser l'évaluation de la HAS ou à moduler le déremboursement qui pourrait en découler.

Cinq amendements concernant l'évaluation des produits homéopathiques, portés par des députés des Républicains, ont été déposés dans le cadre de l'examen du PLFSS. Ainsi, un texte cosigné par une vingtaine de députés LR, entend "donner du temps à la concertation pour empêcher un déremboursement précipité et mal évalué des médicaments homéopathiques". Le texte propose une concertation "avec les professionnels de santé concernés" jusqu'en 2020 avant toute décision. Un autre amendement reprenant le même texte, au mot près, a d'ailleurs été déposé par un second groupe de députés, parmi lesquels le médecin Jean-Pierre Door. "L’homéopathie fait partie des pratiques courantes de soins adoptées par les Français : ils sont ainsi des millions de Français (1 sur 2) à en prendre, depuis plusieurs dizaines d’années. ¼ des médecins généralistes (soit 20 000), 78 % des sages-femmes et 100 % des pharmacies ont intégré l’homéopathie à leur pratique et il existe aussi des consultations à l’hôpital, par exemple en oncologie", assurent les députés dans les deux amendements.

"De nombreuses études, dont celles réalisées et publiées au sein du programme de recherche EPI 3, ont démontré que les patients pris en charge par des médecins homéopathes ont un bénéfice clinique équivalent et des effets indésirables très inférieurs, ainsi qu’une consommation 2 fois moindre d’antibiotiques et 3 fois moindre de psychotropes", croient savoir les élus, sans faire état des critiques qui ont visé l'étude observationnelle EPI 3 et sans préciser quelles sont les autres études auxquelles les textes font référence. "Aussi il n’apparait pas impérieux d’agir dans la précipitation d’autant plus que la prise en charge des médicaments et préparations magistrales homéopathiques ne représente que 0,29 % des remboursements de médicaments supportés par l’assurance maladie et 0,06 % des dépenses totales", concluent les élus. "Il est donc proposé d’attendre la concertation avec les professionnels de santé et des évaluations complémentaires avant d’envisager un déremboursement à court terme qui serait préjudiciable pour les Français." Même copié-collé dans deux autres amendements visant à éviter un déremboursement des produits homéopathiques en bloc. Les textes, dont l'un est à nouveau porté par le député et médecin Jean-Pierre Door, prévoient que "la prise en charge par l’assurance maladie de ces médicaments homéopathiques ou tout ou partie d’entre eux, peut, le cas échéant, être admise, modifiée ou refusée". "Le volume de médicaments homéopathiques dispensés en officine a diminué de 5.3 % en unités depuis le début de l’année 2018", notent les députés. "Ces médicaments sont une alternative thérapeutique aux soins classiques encadrée par des professionnels de santé et sécurisée pour les patients, contrairement à d’autres", assurent-ils.

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