Passage "inapproprié" aux urgences : et si ce n'était pas la faute des médecins de ville ?

31/10/2019 Par A.M.
Urgences
Une étude menée conjointement par l'AP-HP, la Sorbonne, la Société française de médecine d'urgence et l'Inserm s'est intéressée à la notion de "recours inapproprié" aux urgences et à ses déterminants. Les résultats brisent quelques clichés.

Sur 29 407 passages d'adultes aux urgences comptabilisés par la Drees en juin 2013 dans les 734 points d'accueil, seuls 6% peuvent être considérés comme réellement "inappropriés", révèle cette étude, diffusée mercredi 30 octobre par l'AP-HP. Trois mesures ont été utilisées pour déterminer le caractère inapproprié ou non. Il a d'abord été demandé aux urgentistes d'apprécier "le degré d'adéquation" du recours, sur une échelle de 0 à 10, puis de préciser si la demande de soins aurait pu être prise en charge par un médecin généraliste le jour même ou le lendemain. Enfin, les ressources utilisées ont été analysées, un passage étant qualifié d'inapproprié "en cas de consultation sans réalisation d'examens complémentaires et/ou d'actes thérapeutiques et ne donnant pas lieu à une hospitalisation", précise le communiqué de l'AP-HP. Si le taux de recours inapproprié varie de 13.5% à 27.4% selon la mesure utilisée, seuls 6% des passages étaient considérés comme tel par les trois mesures.

Les chercheurs relèvent par ailleurs que la probabilité de passage inapproprié diminue avec l'âge et la distance urgences-domicile. "Elle était en revanche plus importante en cas d'absence de Sécurité sociale et de couverture complémentaire privée et/ou universelle". Bien que près de 10% des patients déclaraient avoir eu recours aux urgences "faute de disponibilité de médecin généraliste en ville", aucun lien avec la densité médicale départementale n'a été mis en évidence. La vulnérabilité sociale semble être un facteur plus déterminant. Mais "l'hétérogénéité" de la démographie médicale au sein d'un même département pourrait tout aussi bien "expliquer l'absence de résultats significatifs", reconnaissent les auteurs. Cette étude soulève toutefois deux réserves : le degré d'urgence ressentie par le patient n'a pas été pris en compte, de même que l'absence d'alternative.

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