FMC : 10 points clésVaccins du nourrisson

Les autorités de santé misent sur l’obligation vaccinale pour maintenir voire augmenter les couvertures vaccinales.

  1. 01
    Point formation n°1

    L’extension de l’obligation vaccinale aux onze vaccins du nourrisson entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Pour le ministère de la Santé, il s’agit d’une mesure de santé publique destinée à renforcer la couverture vaccinale pour limiter les risques de nouvelles épidémies, et redonner confiance en la vaccination.

  2. 02

    Le Baromètre santé 2016 montre, en effet, que seuls 3 Français sur 4 (75,1 %) ont déclaré être favorables à la vaccination en général. On est loin des 90 % observés jusqu’à la fin des années 2000. Et ce taux a encore diminué par rapport à 2014 (78,8 %). 41,5 % déclarent être défavorables à au moins une vaccination. Le vaccin contre la grippe saisonnière est celui qui recueille le plus d’opinions défavorables en 2016 (15,4 %), devant celui contre l’hépatite B (13 %) et celui contre les infections à papillomavirus humains (HPV ; 5,8 %). Les vaccins concernant les nourrissons suscitent, eux, peu de réticences.

  3. 03

    La nouvelle obligation concerne les huit vaccins qui étaient recommandés : coqueluche, Haemophilus, hépatite B, méningocoque C, pneumocoque, rougeole, oreillons et rubéole. Ils s’ajoutent ainsi aux trois qui étaient déjà obligatoires : la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.

  4. 04

    Il n’y aura pas de clause d’exemption : seules les contre-indications médicales permettront donc à un enfant d’entrer à la crèche ou à l’école sans être vacciné. Et il n’y aura pas de sanction pénale.

  5. 05

    En pratique, l’extension à onze vaccins obligatoires représente dix injections pour les enfants, étalées sur deux ans. Au moins 70 % des enfants recevaient déjà ces dix injections et 80 % plus de huit injections.

  6. 06

    La vaccination des enfants commence à l’âge de 2 mois. En effet, avant cet âge, l’immunisation active est en compétition avec les anticorps maternels circulants. Le calendrier vaccinal a été simplifié en 2013. Cela a concerné en particulier le vaccin pentavalent contre la diphtérie (D), le tétanos (t), la coqueluche acellulaire (Ca) et la poliomyélite (p), et Haemophilus influenzae (Hib), avec une diminution du nombre d’injections, qui s’effectuent désormais à 2 et 4 mois avec un rappel à 11 mois, au lieu de 16 et 18 mois auparavant.

  7. 07

    La vaccination contre l’hépatite B s’effectue au même moment. Un pas supplémentaire a été réalisé dans la simplification des modalités vaccinales avec la mise à disposition de deux vaccins hexavalents (pentavalent + hépatite B), administrables selon les préconisations du calendrier vaccinal. On associe aussi aux mêmes intervalles (2 mois, puis 4 mois et 11 mois) la vaccination antipneumococcique à treize valences.

  8. 08
    Point formation n°8

    La vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) est recommandée pour tous les enfants à l’âge de 12 mois, avec une deuxième dose entre 16 et 18 mois. Pour les personnes nées à partir de 1980, être à jour pour ce vaccin signifie en avoir eu deux doses.

  9. 09

    Concernant le méningocoque, de nouvelles mesures sont prises pour tenter d’améliorer la couverture vaccinale. Ainsi, l’âge de la première vaccination a été abaissé, à titre transitoire, à 5 mois avec le vaccin NeisVac, associée à une deuxième injection à l’âge de 12 mois (dans la mesure du possible avec le même vaccin). La dose de 12 mois peut être coadministrée avec le vaccin ROR. Un intervalle minimum de deux mois doit être respecté entre l’administration des deux doses.

  10. 10

    On réalisera aussi en maternité une vaccination par le BCG par voie transdermique pour les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose. Pour les nourrissons à risque, la vaccination contre la grippe est recommandée à partir de 6 mois.
    La couverture vaccinale pour les nourrissons est globalement bonne. Elle s’améliore même pour certains vaccins, comme celui contre l’hépatite B. Ainsi, selon les dernières données de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), la couverture vaccinale est stable et quasiment optimale, aux alentours de 98 % en 2014, chez les enfants de 2 ans, pour les trois doses de DTpolio et coqueluche, de même que pour le vaccin contre Haemophilus. Par ailleurs, plus de 95 % des nourrissons de 6 mois ont reçu au moins une dose de vaccin contre le pneumocoque.

Références :

- Ministère de la Santé. Parcours vaccinal des 0-2 ans.
- Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 19 octobre 2017.

Dr Marielle Ammouche : journaliste, egora.fr, Egora l'Hebdo-Panorama du médecin, Global Média Santé. Elle déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.