FMC : 10 points clésSyndrome pieds-mains-bouche

Cette infection virale bénigne donnant une éruption localisée sur les faces palmo-plantaires et la muqueuse buccale survient le plus souvent par épidémies au sein de collectivités (école et crèches) et présente une importante contagiosité.

Dr Pierre Francès
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    Point formation n°1

    Le syndrome pieds-mains-bouche est une infection secondaire à un Coxsackie virus de type A16 le plus souvent (d’autres Coxsachies peuvent plus rarement être impliqués : A4, A5, A6, A7, A9, A10, B1, B2, B3, B5) mais aussi aux entérovirus EV-71.

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    Cette affection est le plus souvent observée chez les jeunes enfants. Cela est dû au fait qu’il existe une importante diffusion de cette pathologie dans les crèches et en milieu scolaire, en raison d’une transmission directe par voie aérienne (salive) ou digestive (féco-orale).

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    Ce syndrome peut également être observé chez les adolescents, et les adultes, mais plus rarement.

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    Cliniquement, on objective initialement des manifestations qui débutent après une phase d’incubation d’une durée qui varie de trois à six jours. Une hyperthermie est souvent observée avant les manifestations cutanées. Un élément important de cette affection est la stomatite, qui est douloureuse. Elle est constituée de vésicules sur un fond érythémateux. Le diamètre de ces formations varie de 1 à 3 mm, et on peut les rencontrer au niveau de la joue, des gencives, de la langue et du palais. Les vésicules peuvent devenir coalescentes et donner un placard bulleux, qui évolue progressivement vers un aspect croûteux.

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    Les lésions cutanées décrites classiquement ne se rencontrent que dans 75 % des cas. Elles sont douloureuses. Les localisations les plus classiques sont la face dorsale des mains, la pulpe des doigts, le bord cubital des paumes, et la plante des pieds. Tout comme pour la bouche, les lésions sont vésiculeuses, et sont chapeautées par un faîte de couleur grise. D’autres localisations peuvent être observées, mais la fréquence est moins importante : les fesses, les genoux et les coudes.

  6. 06

    D’autres manifestations cliniques sont parfois présentes, comme la diarrhée, ou des douleurs articulaires.

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    Cette pathologie évolue vers une guérison, la plupart du temps sans séquelles, au bout d’une semaine. Cependant, il est classique d’observer une onychomadèse au décours de cette affection.

  8. 08
    Point formation n°8

    Des complications peuvent survenir à la suite de cette pathologie. Elles sont secondaires à la présence de l’entérovirus EV-71. Il s’agit le plus souvent de complications neurologiques (méningite, encéphalite du tronc cérébral, syndrome de Guillain-Barré) et pulmonaires (insuffisance cardiaque, myocardite virale).

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    Le diagnostic est essentiellement clinique. Cependant, dans le cas de formes peu spécifiques ou en cas de suspicion d’atteinte par un entérovirus EV- 71, un diagnostic virologique peut être effectué par PCR sur un prélèvement de vésicule ou nasopharyngé. Des sérologies peuvent être également demandées (deux prélèvements doivent être réalisés sur 10 jours).

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    Le traitement se doit d’être symptomatique : recours au paracétamol en cas d’hyperthermie, anesthésiques locaux en cas de douleurs buccales, favoriser une bonne hydratation des nourrissons. À titre préventif, il faut insister sur le lavage des mains pour éviter une contamination mais aussi demander une éviction scolaire.

Références :

- Mokni M, Dupin N, Del Guidice P. Dermatologie infectieuse. Éd. Elsevier Masson 2014.
- Gillard P, De La Brassinne M. La maladie pieds-mains-bouche, une affection pas tout à fait bénigne : rappel clinique et complications possibles. Revue méd Liège 2003;58:10;635-7.

Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.