FMC : 10 points clésEntropion

Parmi les différentes anomalies pouvant perturber le bon fonctionnement des paupières, l’entropion est une anomalie de position du bord libre des paupières, avec bascule des cils vers le globe oculaire.

Dr Pierre Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    Épidémiologiquement, cette pathologie est plus fréquente chez les patients âgés de plus de 60 ans. Au sein de cette population, près de 2 % des personnes sont touchées par ce handicap. L’atteinte bilatérale est trois fois plus fréquente que l’atteinte unilatérale. L’entropion se rencontre plus souvent chez les femmes que les hommes, et les patients de race blanche sont plus fréquemment touchés.

  2. 02

    L’entropion congénital est la forme la plus fréquente chez les sujets asiatiques. On note chez les patients atteints un épaississement charnu des paupières à proximité du bord libre (surtout la paupière inférieure).

  3. 03

    L’entropion cicatriciel. Il s’agit le plus souvent d’une cicatrice sévère d’origine post-infectieuse (le trachome est une des causes les plus connues) mais aussi post-traumatique. Dans ces cas, la rétraction palpébrale concerne le tarse. Certains auteurs incriminent certains facteurs allergiques ou toxiques dans la genèse de cette forme d’entropion.

  4. 04

    L’entropion involutionnel est la forme la plus classique, et la plus fréquente. Elle est secondaire à la dégénérescence des fibres élastiques et collagène. Cette modification histologique conduit à développer une plus grande laxité palpébrale horizontale. De ce fait, le relâchement conduit à une rotation interne du tarse. Un blépharospasme est aggravé par le chevauchement (chevauchement dû aux fibres des muscles orbiculaires des paupières) entre paupière inférieure et supérieure. Une atrophie de la graisse orbiculaire conduit à créer une énophtalmie ; laquelle favorise l’instabilité de la paupière.

  5. 05

    Cliniquement, le sujet perçoit une sensation de corps étranger. Cette sensation est due au trichiasis (frottement des cils au niveau du globe oculaire). La persistance de ce contact peut induire un blépharospasme. La conjonctive qui est irritée de manière chronique peut donner un aspect larmoyant et rouge à l’oeil. Ces patients présentent pour 72 % d’entre eux un syndrome sec. A contrario, l’entropion congénital reste asymptomatique.

  6. 06

    L’évolution est favorable pour les formes congénitales qui, souvent, disparaissent dans les premiers mois de la vie. Pour les formes involutionnelles, une kératite ponctuée superficielle, et des ulcérations cornéennes peuvent être objectivées. Bien entendu, ces conséquences ne sont mises en évidence qu’en cas d’absence de prise en charge.

  7. 07

    Histologiquement, on note une désorganisation des fibres collagènes, et une mauvaise répartition des fibres élastiques.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement des entropions involutionnels peut être conservateur : injection de toxine botulinique, lentilles de contact, ou lubrifiants. Un traitement chirurgical peut être proposé. Plusieurs techniques existent. On peut effectuer un raccourcissement horizontal de la paupière associé à une réduction fonctionnelle des fibres prétarsiennes, des sutures éversantes, ou une canthopexie externe.

  9. 09

    Le traitement des entropions congénitaux est le plus souvent inutile (correction dans les premières années de vie). Cependant, dans certains cas où le problème persiste, il est possible d’effectuer des résections semi-circulaires.

  10. 10

    Le traitement des entropions cicatriciels repose sur le port de lentilles de contact, mais aussi il est possible d’effectuer une tarsotomie transverse associée à une rotation des bords de la paupière.

Références :

– Lang GK. Atlas de poche en couleurs. Ophtalmologie. Éd. Maloine 2002.
– Kanski JJ. Précis d’ophtalmologie clinique. Éd. Elsevier Masson 2012.
– Damasceno RW, Osaki MH, Dantas PE, Belfort R. Involutional entropion and ectropion of the lower eyelid: prevalence and associated risk factors in the elderly population. Ophtalmic Plastic and Reconstructive Surgery 2011;27(5):317-20.

Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.