FMC : 10 points clésVaricelle

La varicelle est une affection virale fréquente chez les enfants. Cette fièvre éruptive très contagieuse peut conduire à des complications sévères.

Dr Pierre Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    La varicelle est une pathologie qui touche près de 600 000 à 700 000 personnes chaque année. La majorité des cas surviennent avant 15 ans, l’incidence étant maximale à 5 ans. Après 15 ans, on n’observe plus que 8,3 % des cas de varicelle annuels en France, mais cette classe d’âge constitue 26 % des hospitalisations et 69 % de la vingtaine de décès annuels. Ces données illustrent la gravité de la maladie chez l’adulte.

  2. 02

    Cette infection est due à un virus de la famille des Herpesviridae (herpès virus de type 3), le virus de la varicelle et du zona (VZV). La transmission s’effectue par voie aéroportée (gouttelettes de salive) ou à la suite du contact avec le contenu d’une vésicule.

  3. 03

    Cliniquement, on observe après une phase d’incubation de quinze jours une phase d’invasion qui associe une fébricule et dans certains cas un érythème scarlatiniforme.
    Par la suite, l’éruption, au départ papuleuse et située le plus souvent au niveau du tronc, s’étend progressivement au niveau du visage et des membres. La vésicule est l’élément cardinal de cette phase. Son contenu transparent est posé sur une base érythémateuse. Petit à petit (entre 1 et 2 jours), les vésicules se rompent et forment des croûtes. Durant cette phase, on observe une hyperthermie variable allant de 38 à 40 °C, ainsi qu’un prurit. Une atteinte des muqueuses est possible.
    La contagiosité du patient débute deux jours avant l’éruption, et persiste jusqu’à ce que toutes les lésions forment des croûtes.

  4. 04

    La varicelle durant la grossesse peut conduire au 1er ou 2e trimestre à une embryopathie varicelleuse (dans 1,2 % des cas) avec une atrophie des membres, des anomalies ophtalmologiques, des lésions cutanées, et une atteinte du système nerveux central.

  5. 05

    Plusieurs types de complications sont possibles : surinfection cutanée due le plus souvent à Staphylococcus aureus (plus fréquent chez les enfants), complications neurologiques, respiratoires (pneumopathie), purpura. Chez les patients ayant une immunodépression, d’autres complications peuvent être objectivées, conduisant à une mortalité qui avoisine 15 % : une coagulation intravasculaire disséminée, un état infectieux sévère, des atteintes polyviscérales.

  6. 06

    Le diagnostic doit rester avant tout clinique. La culture et la recherche virale par PCR sont réservées aux formes neurologiques sévères. La réalisation d’une sérologie (tests Elisa ou Fama) est utile chez les sujets immunodéprimés afin de connaître leur statut vis-à-vis de cette affection en vue d’une vaccination éventuelle.

  7. 07

    Le VZV, après avoir donné ces manifestations cliniques, gagne les ganglions des racines sensitives par voie neurogène ou hématogène. Il persiste à ce niveau de manière latente, et au décours d’une réactivation (cas d’une immunodépression, d’une asthénie, d’une affection sévère…) il donne un zona.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement reste symptomatique : antipyrétiques (paracétamol). L’aspirine est contre-indiquée (association au syndrome de Reye), tout comme les Ains. Le traitement antiviral est indiqué pour les patients à risque (immunodéprimé, nouveau-né, femme enceinte) ou présentant une forme compliquée. L’aciclovir par voie parentérale est proposé, au mieux dans les soixante-douze heures suivant le début de l’éruption (10 à 15 mg/kg/8 h pendant 7 à 10 jours).

  9. 09

    Des douches ou bains quotidiens avec savon doux sont proposés, de même que les antihistaminiques sédatifs qui peuvent être utiles en cas de prurit invalidant. L’hygiène des mains, les ongles étant coupés court, fait partie des conseils à donner.

  10. 10

    La vaccination contre la varicelle n’est pas obligatoire en France. On la recommande pour les adultes et les enfants de plus de 12 ans n’ayant pas contracté cette virose. Les étudiants médecins ou paramédicaux peuvent être vaccinés. Par ailleurs, les sujets candidats à des greffes d’organes et les femmes enceintes devraient être vaccinés. Dans le cadre de cette vaccination, deux injections sont effectuées sur un laps de temps de un à deux mois. Deux vaccins sont actuellement disponibles (Varivax et Varilrix).

Références :

– Saurat JH, Lachapelle JM, Lipsker D, Thomas L. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Éd. Masson 2009.
– Pilly E. Maladies infectieuses et tropicales. Vivactis Plus 2014.
– Courjon J, et al. Infections à herpès virus du sujet immunocompétent. Rev Prat 2017;67:e183-e188.

Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.