FMC : 10 points clésEndométriose

Le retentissement de la maladie est variable, avec des conséquences parfois majeures sur la sexualité, la fertilité, ou encore sur le plan socio-professionnel.

Dre Véronique Cayol
  1. 01
    Point formation n°1

    L’endométriose est une maladie due à la présence de cellules endométriales qui refluent par les trompes et s’implantent en dehors de l’utérus. L’endométriose concerne 10 % des femmes, et son mécanisme de survenue est encore mal élucidé. Les cellules seraient transportées de façon rétrograde par les trompes lors des règles, et des facteurs immunologiques, génétiques, environnementaux favoriseraient leur implantation et leur développement hors de l’utérus : sur les ovaires, sur le péritoine, la vessie, le rectum… Les cellules sont alors soumises aux variations hormonales et créent des lésions, des adhérences ou une inflammation localement. Lorsqu’elles s’implantent sur l’ovaire, il peut apparaître un kyste endométriosique, ou endométriome.

  2. 02

    On parle d’endométriose superficielle lorsque le péritoine est atteint, et d’endométriose profonde ou sous-péritonéale lorsque l’infiltration atteint la musculeuse des tissus ou lorsque l’atteinte est de plus de 5 mm sous le péritoine. Ces lésions concernent les ligaments utérosacrés, le cul-de-sac vaginal postérieur, la vessie, les uretères et/ou le tube digestif.

  3. 03

    L’adénomyose est définie par la présence de cellules endométriales dans le myomètre, responsable d’une inflammation et d’une hypertrophie myométriale réactionnelles. Il existe de rares cas d’endométriose thoracique, pleural ou pulmonaire, responsable de pneumothorax cataménial, d’hémoptysie et de nodules pulmonaires.

  4. 04

    L’endométriose peut être asymptomatique, et les deux circonstances diagnostiques principales, parfois associées, sont la douleur et l’infertilité.

  5. 05

    La sémiologie des douleurs pelviennes est corrélée à la localisation des lésions :
    - dysménorrhée souvent très intense (EVA > 7) et non soulagée par des AINS ;
    - dyspareunie, le plus souvent profonde ;
    - dysurie et dyschésies cataméniales ;
    - douleur pelvienne chronique, cyclique ou non ;
    - douleur abdominale ou digestive.

  6. 06

    Un examen clinique normal (inspection au spéculum, toucher vaginal) n’exclut pas le diagnostic. Ce dernier repose sur l’interrogatoire, l’examen clinique et l’imagerie, réalisée par des spécialistes (échographie, IRM, scanner…).

  7. 07

    L’infertilité peut constituer une circonstance de découverte de l’endométriose. Chaque étape de la reproduction est susceptible d’être atteinte. On peut mettre en évidence des troubles de l’ovulation et des altérations précoces du fonctionnement ovarien, des troubles de la fécondation et de l’implantation. La seule présence de ces tissus inflammatoires crée une ambiance toxique qui peut nuire au bon déroulement du processus. Lorsque ces fragments d’endomètre sont implantés sur le péritoine, ils vont en altérer la nature et provoquer la formation d’adhérences dans la cavité pelvienne.
    L’implantation sur les ovaires de fragments de tissu d’endomètre provoque l’endométriome. Ces kystes ont tendance à augmenter de volume progressivement, peuvent provoquer une altération plus ou moins importante du fonctionnement ovarien et diminuer la qualité des ovules.

  8. 08
    Point formation n°8

    Les lésions d’endométriose sont le plus souvent visibles sur l’imagerie lorsque celle-ci est réalisée par des médecins (radiologues ou gynécologues) qui en ont l’expérience. Il faut noter également que l’IRM présente 20 % de faux positifs d’endométriose, ce qui nécessite une interprétation par des radiologues aguerris pour ne pas poser de diagnostic par excès.

  9. 09

    Le traitement de première intention est médical, visant à arrêter les règles : pilules oestroprogestative ou progestative prise en continu, diénogest. Le stérilet à la progestérone, qui peut supprimer les règles, est aussi une bonne option thérapeutique pour les patientes qui ont une endométriose légère à modérée. Ces traitements atténuent la douleur et stabilisent l’affection.
    Le traitement chirurgical, proposé en seconde intention, est efficace sur les lésions importantes, les kystes ovariens (endométriomes), les situations rebelles aux traitements hormonaux, et chez les patientes qui consultent pour un problème d’infertilité. L’exérèse chirurgicale des lésions améliore le taux de survenue d’une grossesse.
    En cas d’infertilité, les traitements d’aide médicale à la procréation augmentent la probabilité d’être enceinte.

  10. 10

    Des réseaux et consultations multidisciplinaires sont maintenant mis en place dans différents hôpitaux, et regroupent des médecins spécialistes de l’endométriose (gynécologues, radiologues, médecins de la douleur, gastroentérologues) qui proposent une prise en charge adaptée à chaque situation, du diagnostic au traitement, et un accompagnement par des psychologues, kinésithérapeutes…

Références :

- HAS. Recommandation de pratique clinique : prise en charge de l’endométriose, 2017.

La Dre Véronique Cayol déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.