FMC : 10 points clésHyperthyroïdie

Les examens complémentaires sont utiles pour déterminer les causes de la maladie et son retentissement.

Dr Bruno Lissak
  1. 01
    Point formation n°1

    Définie comme une production excessive d’hormones thyroïdiennes, l’hyperthyroïdie est primitive dans la plupart des cas, diagnostiquée sur une valeur basse de TSH. Elle affecte 1 à 2 % de la population adulte féminine, plus rarement l’homme et l’enfant.

  2. 02

    Les formes typiques associent un amaigrissement avec appétit conservé, une tachycardie sinusale (signe le plus constant), surtout à l’effort avec dyspnée, une thermophobie avec hypersudation, un tremblement, une amyotrophie, une nervosité, avec des troubles du sommeil et de l’humeur, un transit accéléré, des troubles du cycle menstruel.

  3. 03

    Les complications peuvent être :
    - des cardiopathies : troubles du rythme (Acfa), insuffisance cardiaque, HTA ;
    - une déshydratation majeure : avec fièvre, insuffisance rénale ;
    - digestives : hépatite, diarrhée, vomissements ;
    - neuromusculaires : myopathie pseudoparalytique, paresthésies ;
    - psychiatriques : confusion, états anxiodépressifs, délire, état hypomaniaque ;
    - rhumatologiques : ostéoporose, fractures, tassements vertébraux.

  4. 04

    La maladie de Basedow est la cause la plus fréquente d’hyperthyroïdie. Elle associe typiquement un goitre homogène, des signes oculaires visibles dans 50 % des cas (rétraction palpébrale supérieure, exophtalmie, xérose) et sévères dans 2 à 5 % des cas (diplopie, neuropathie optique, ulcère cornéen) ; plus rarement s’observent un myxoedème prétibial, une capsulite de l’épaule, un hippocratisme digital. La présence d’anticorps anti-récepteurs de la TSH est quasi constante, la scintigraphie montre une hyperfixation homogène.

  5. 05

    En cas de goitre ou de nodule, la scintigraphie est indispensable au diagnostic. Il peut s’agir d’un nodule isolé dit autonome (fixation du traceur au niveau du nodule et extinction du reste du parenchyme de la glande). Plus souvent, une atteinte multinodulaire est observée, au sein d’un goitre.

  6. 06

    Réactionnelle à une infection virale ORL, la thyroïdite subaiguë de De Quervain se caractérise par une cervicalgie antérieure irradiant souvent vers les oreilles, une altération de l’état général, avec fièvre, asthénie, une glande dure hétérogène et très douloureuse à la palpation ou lors du passage de la sonde d’échographie, un grand syndrome inflammatoire (CRP, VS augmentées) ; en cas de doute, la scintigraphie retrouve une hypofixation sur les zones atteintes. L’évolution se fait vers la récupération d’une euthyroïdie après une phase d’hypothyroïdie. Parfois l’hypothyroïdie est définitive. Bien que rares, des récidives sont possibles.

  7. 07

    Produits de contraste iodés, amiodarone, antiseptiques, compléments alimentaires (algues++) sont les plus gros pourvoyeurs de surcharge iodée, diagnostiquée par des dosages d’iode et déterminant un aspect de carte blanche scintigraphique. La prise en charge diffère selon la présence d’une pathologie thyroïdienne associée (nodules, goitre) ou non (mécanisme inflammatoire).

  8. 08
    Point formation n°8

    Parmi les autres causes, on trouve : prise de médicaments (lithium, interféron, inhibiteurs de tyrosine kinase, immunothérapies), thyrotoxicose factice (thyroglobuline effondrée et carte blanche scintigraphique), thyroïdites silencieuses, thyrotoxicose gestationnelle (banale au premier trimestre, spontanément résolutive, à différencier d’une tumeur placentaire), hyperthyroïdie secondaire à un adénome thyréotrope hypophysaire, résistance aux hormones thyroïdiennes, goitre ovarien.

  9. 09

    L’hyperthyroïdie infraclinique est caractérisée par une TSH isolément abaissée, paucisymptomatique, elle expose surtout à des troubles du rythme cardiaque (Acfa après 65 ans) et à l’ostéoporose.

  10. 10

    Sur le plan symptomatique, l’hyperthyroïdie se traite par le repos, les bêtabloquants (propranolol, bisoprolol), les anxiolytiques. Une contraception doit être mise en place. Selon l’étiologie peuvent être prescrits :
    - des antithyroïdiens de synthèse avec surveillance de l’hémogramme, quand le mécanisme de l’hyperthyroïdie correspond à une augmentation de la synthèse des hormones (maladie de Basedow, goitre, nodules en préparation à la chirurgie) ; ils sont pleinement efficaces en quatre à six semaines ;
    - des anti-inflammatoires, en cas de thyroïdite subaiguë de De Quervain, dans certaines surcharges iodées ;
    - un traitement par radio-iode : pour les nodules ou goitre autonomes, ou à visée radicale dans la maladie de Basedow ;
    - chirurgie : à visée radicale dans la maladie de Basedow, en cas de volumineux goitre multinodulaire.

Références :

- Proust-Lemoine E, Wémeau JL. Item 240 - Hyperthyroïdie. Rev Prat 2020;70(2);e47-55.

Le Dr Bruno Lissak déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.