FMC : 10 points clésCarcinome basocellulaire

Les carcinomes basocellulaires sont les tumeurs cutanées les plus fréquentes, favorisées par l’exposition solaire, et dont le potentiel métastatique reste exceptionnel.

Dr Pierre Francès
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    Point formation n°1

    Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent des cancers cutanés (70 %). Son développement reste lent, mais il a un potentiel destructeur important, et son risque de récidive est élevé. Cependant, il ne donne qu’exceptionnellement des métastases.

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    Ce cancer touche environ 7/10 000 patients. Cette incidence est plus élevée dans certains pays (l’Australie étant le pays le plus touché). Il survient plus fréquemment chez les personnes ayant un phototype clair (phototype 1 ou 2).

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    L’âge moyen de survenue se situe autour de 65 ans. Le visage est la localisation la plus fréquente (front, tempes, joues). Le facteur de risque principal est l’exposition solaire cumulative.

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    Dans la majorité des cas, la clinique est évocatrice. La forme plane ou perlée est celle qui est la plus fréquente. On observe dans ce cas un placard arrondi dont le centre est couvert par des squames de couleur blanc-gris. Une atrophie centrale peut s’observer, atrophie pouvant être parcourue de fines télangiectasies. Au niveau de la périphérie, une bordure constituée de vésicules translucides (perles carcinomateuses) peut être retrouvée.

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    La forme nodulaire se présente comme une papule ou un nodule de couleur blanc-chair. Des télangiectasies sont présentes au niveau de cette formation qui peut, en évoluant, s’ulcérer et donner des croûtes ou des squames.

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    La forme sclérodermiforme est plus rare (entre 2 et 3 % des carcinomes basocellulaires). La lésion prend l’aspect d’un tissu cicatriciel de couleur blanche. Souvent, ces formations sont négligées, et de ce fait le diagnostic est retardé.

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    La forme superficielle reste la forme la moins agressive (développement surtout en surface). On la met en évidence au niveau du tronc et des extrémités. Fréquemment, la lésion est peu épaisse, mais la bordure présente le caractère perlé (ou dans certains cas un aspect nacré) qui fait la spécificité de ce carcinome. Compte tenu de la physionomie de ce placard érythémateux arrondi, des confusions sont souvent effectuées avec un eczéma, la maladie de Bowen ou la maladie de Paget.

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    Point formation n°8

    D’autres formes sont également décrites :
    - la forme pigmentée. Le plus souvent, le pigment est de couleur bleue ou marron et apparaît comme un tatouage de petite taille au niveau des perles carcinomateuses. Cette forme peut être confondue avec un mélanome malin ;
    - la forme ulcérée. Elle peut avoir un effet destructeur important (l’ulcus rodens) et peut s’étendre rapidement. Les bords sont souvent en relief. Cette forme peut envahir les tissus du voisinage (cartilage et os) donnant la forme térébrante. Même si le potentiel métastatique reste faible, son pouvoir destructeur génère un délabrement cutané.

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    Le diagnostic de certitude est histologique, avec biopsie cutanée : mise en évidence d’une prolifération de petites cellules basophiles centrales rondes ou ovalaires entourées d’une couche périphérique cubique à disposition palissadique.

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    Plusieurs traitements peuvent être proposés :
    - la chirurgie est le traitement de référence. Pour les formes de bon pronostic, la marge d’exérèse est comprise entre 3 et 4 mm. Dans le cas d’une forme ayant un risque intermédiaire, la marge doit être d’au moins 4 mm. Pour les formes de mauvais pronostic, la marge doit être comprise entre 5 et 10 mm. Une possibilité de plastie ou de greffe cutanée peut être effectuée pour les formes étendues ;
    - la cryothérapie par azote liquide peut être utilisée pour des sujets âgés ayant des carcinomes basocellulaires de petite taille ;
    - la radiothérapie (curiethérapie, radiothérapie) est à réserver aux cancers inopérables (contre-indication chirurgicale, envahissement locorégional, refus du patient, terrain débilité : nombreuses comorbidités), chez les patients âgés de plus de 60 ans ;
    - les traitements locaux (comme l’imiquimod en forme topique) peuvent être utilisés pour des formes superficielles. L’application de ce traitement permet (dans le cas d’une application journalière durant deux mois) une éradication du carcinome basocellulaire superficiel.

Références :

- Renaud-Vilmer C, Basset-Seguin N. Carcinomes basocellulaires. Rev Prat 2014;64(1):37-44.
- Leblais C, Abi Rached H, Desmedt E, Mortier L. Carcinome basocelullaire : quels traitements ? Rev Prat Med Gen 2017;974:67-72.

Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.