FMC : 10 points clésContention veineuse

La contention constitue la base du traitement médical de l’insuffisance veineuse chronique quelle qu’en soit sa cause.

Dr Philippe Léger
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    Point formation n°1

    L'insuffisance veineuse chronique (IVC) une maladie fréquente, qui touche 18 millions de Français, avec une nette prédominance féminine. La contention fait partie du traitement médical de l’IVC quelle que soit sa cause.

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    La prise en charge doit être associée à des règles hygiéno-diététiques, comme l’activité physique régulière, le contrôle du poids et une alimentation équilibrée. Les médicaments veinotoniques peuvent être utilisés en présence d’une gêne fonctionnelle.

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    Plusieurs types de contention existent, les chaussettes ou bas-jarret, les bas, les hémicollants ou les collants. La force de la compression est toujours dégressive depuis la cheville jusqu’en haut du membre. Il existe quatre classes de compression, définie en fonction de la pression exercée :
    - classe I : entre 10 et 15 mmHg ;
    - classe II : entre 15,1 et 20 mmHg ;
    - classe III : entre 20,1 et 36 mmHg ;
    - classe IV : supérieur à 36 mmHg.
    Les bandes sont plutôt utilisées pour une courte durée (quelques jours à quelques semaines). Plusieurs types de bandes peuvent être utilisés isolément ou ensemble pour former des contentions multicouches.

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    Les principales indications sont l’insuffisance veineuse, la maladie thromboembolique, le lymphoedème et l’oedème d’autre étiologie.

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    Les contre-indications absolues de la compression médicale sont l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (Aomi) avec indice de pression systolique (IPS) < 0,6, la microangiopathie diabétique évoluée (pour une compression > 30 mmHg), la phlegmatia cerulea dolens (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle), la thrombose septique.

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    La compression veineuse doit être adaptée à la morphologie du membre qui la porte. Il faut donc prendre des mesures précises selon les recommandations des fabricants. Les mesures sont faites le matin quand le membre n’est pas oedématié.

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    En cas d’utilisation de chaussettes, de bas ou de collant, la compression est mise en place dès que possible après le lever, souvent après la douche. Si un oedème s’installe très vite, il faut se rallonger jambes surélevées, quelques minutes avant d’enfiler la compression. La jambe doit être bien sèche. Il faut retirer ses bagues et faire attention aux ongles trop longs qui peuvent accrocher le tissu.

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    Point formation n°8

    En pratique, il faut retourner sur l’envers la chaussette, le bas ou le collant jusqu’au pied ; puis enfiler le pied, en maintenant le bas par le talon jusqu’à ce que celui-ci soit parfaitement en place, puis passer le reste du bas. Sans tirer trop fort sur la chaussette, il est important de bien la lisser une fois mise en place pour éviter les plis. Enfin, il faut tirer sur la pointe du bas pour libérer les orteils. En cas d’utilisation de bas à « pieds ouverts », on peut s’aider d’enfile-bas. Parfois, pour faciliter le port de contention forte (III ou IV), on peut superposer deux chaussettes de force différente. La force la plus faible est mise en place en premier, puis la seconde passe plus facilement. En cas de desquamation cutanée, il faut prescrire une crème hydratante à appliquer le soir après avoir retiré les chaussettes de compression.

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    Les compressions veineuses doivent être lavées tous les jours pour maintenir leur élasticité. Elles peuvent être nettoyées en machine (au maximum à 40 °C) avec le programme linge délicat sans adoucissant. Dans la mesure du possible, il faut les sécher à plat en évitant de le faire au soleil ou sur un radiateur. Il ne faut pas les repasser. En cas de lavage à la main, il faut remplir le lavabo d’eau, mettre la lessive à la main ou du savon, laisser agir quelques minutes, frotter, rincer, rouler les bas mouillés dans une serviette, puis retirer les bas, les étendre, et les laisser sécher jusqu’au lendemain. Il ne faut pas tordre le bas pour l’essorer, cela lui fait perdre de son élasticité. Bien entretenu, la durée de vie des bas de compression est de quatre à six mois.

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    Le médecin prescrit les premières paires, puis les infirmières ont la possibilité de prescrire à l’identique les bas (chaussettes, bas-cuisse, collants) de même marque et même force que la prescription du médecin.

Références :

- Haute Autorité de santé. La compression médicale dans les affections veineuses chroniques. Décembre 2010.

Le Dr Philippe Léger déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.