Suicide d’une étudiante en Pass à Paris

18/01/2021 Par Marion Jort
Une étudiante en première année de Pass à Paris s’est suicidée vendredi 15 janvier dernier. L’Association nationale des étudiants en médecine de France pointe du doigt le ministère de l’Enseignement supérieur pour sa gestion déplorable de la crise sanitaire. 

Alors que plusieurs suicides d’étudiants toutes filières confondues ont eu lieu depuis le début de l’année, l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) a annoncé qu’une étudiante en Pass (Parcours d'Accès Spécifique Santé) inscrite à la Sorbonne a mis fin à ses jours, vendredi 15 janvier dernier, après l’annonce de ses résultats de premier semestre.  Profondément “choqué et attristé”, le syndicat n’a pas caché sa colère devant une telle nouvelle. “Une colère qui ne peut que grandir face à l’inaction des pouvoirs publics alors même qu'à chaque rendez-vous ministériel, que dans chaque email, qu’à chaque appel avec nos interlocuteurs, nous ne cessons d’alerter sur les conséquences de la pression, du stress, de la solitude qu’engendrent des conditions d’études déplorables, et sur la nécessité vitale d’agir”, écrit l’Anemf dans un message publié sur son compte Facebook. "Nous ne pouvons tolérer que des étudiants, la jeunesse et l’avenir de notre société en arrivent à cette extrémité. Nous alertons sur la réforme d’entrée dans les études de santé depuis des mois, nous alertons sur les conditions d’études et de travail des étudiants en santé depuis des années, mais aujourd’hui c’est l’ensemble de l’enseignement supérieur qui est en crise. Nous subissons tous, aujourd’hui, en tant qu’étudiant et en tant que jeunes, sa gestion déplorable dans ce contexte de sanitaire”, poursuit le syndicat.     

  #pronosticmentalengagé Depuis la rentrée scolaire, l’Anemf alerte par tous les moyens sur le pronostic mental engagé des étudiants, notamment ceux de première année, qui doivent affronter une réforme du premier cycle mal préparée et mise en place et des programmes mal construits, tout ceci en pleine crise sanitaire, alors que les étudiants sont souvent isolés, et doivent se débrouiller avec le distanciel. Un #pronosticmentalengagé a d’ailleurs émergé sur les réseaux sociaux, pour que les étudiants puissent alerter sur leurs conditions d’études et de vie ainsi que leur souffrance.  Des cellules d’écoute ont été mises en place au sein des universités, dont la liste est consultable en ligne. L’Anemf a également mis en place une permanence téléphonique, ils sont joignables au 09 77 07 01 28, par message ou par email à l’adresse soscovid@anemf.org.    

  L'Etat, "pleinement mobilisé" Le lendemain du point épidémiologique du 14 janvier dernier au cours duquel de nouvelles mesures réstrictives ont été annoncées par le Premier ministre, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (Mesri), Frédérique Vidal, a "échangé avec les représentants des...

conférences d’universités et d’établissements, ainsi qu’avec les organisations représentatives étudiantes pour "discuter de la situation des étudiants, des perspectives de reprise et de la consolidation des dispositifs d’accompagnement social et psychologique". "Cette rencontre a été l’occasion pour le Premier ministre et Frédérique Vidal de rappeler leur parfaite connaissance des difficultés rencontrées par les étudiants, la pleine mobilisation de l’Etat pour agir à leurs côtés et de confirmer la volonté de construire la reprise progressive des enseignements en présentiel au second semestre de l’année universitaire, marquant ainsi une priorité assumée en faveur de l’éducation et de la jeunesse", a fait savoir le cabinet de la ministre dans un communiqué.  Plusieurs décisions ont donc été prises en ce sens dont notamment la réouverture, à partir du 25 janvier, des travaux dirigés en demi-jauge pour les étudiants de première année ainsi que la pérennisation des renforts de 80 psychologues et 60 assistants sociaux pour toute l’année civile 2021. "Les référents en cité universitaires et les tuteurs étudiants verront eux aussi leurs missions prolongées jusqu’à la fin de l’année universitaire", promet aussi Frédérique Vidal.  Néanmoins, suite à l'annonce du suicide de l'étudiante, de nombreux carabins, étudiants en Pass ou en Las enjoignaient la ministre à s'exprimer sur leur situation et leur détresse. Aucune communication du Mesri n'a été faite dans le week-end. 

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

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