"J’ai vécu les pires 24 heures de ma vie" : deux étudiants racontent l'angoisse des résultats des EDN

“Ça va mieux”, souffle Quentin, 23 ans, joint mercredi dernier, deux jours après les résultats des Épreuves dématérialisées nationales (EDN). “J’ai vécu les pires 24 heures de ma vie. Il m’a fallu une journée pour encaisser, mais maintenant, j’arrive à relativiser”, poursuit l’étudiant de la faculté de Nancy. “J’étais déçu de mon résultat mais c’est le contexte général qui a fait que la soirée a été horrible”, lâche-t-il, sans cacher sa colère immense contre le Centre national de gestion (CNG), chargé d’organiser le concours de l’internat tous les ans et de mettre en ligne les résultats.
“L’attente a été longue”, approuve Anaïs, étudiante à la faculté de Nantes. “On avait simplement un message sur le site du CNG qui nous disait qu’on aurait les résultats début novembre. Puis, ça a été actualisé en précisant que ce serait la semaine du 6 novembre. C’est tout ce qu’on avait comme info”, explique-t-elle. Finalement, c’est pendant leur journée de stage lundi 6 novembre qu’ils apprennent qu’une partie des résultats, la note de rang A où il faut avoir obtenu un 14/20 minimum pour être admissible, est consultable sur le site du CNG.
“C’est le début des montagnes russes. J’ai vu passer sur un groupe sur les réseaux sociaux que notre note était en ligne. J’ai prévenu mes coexternes, on a demandé à s’absenter pour aller voir. C’était validé ! J’étais trop content, la journée commençait bien”, se souvient Quentin. Anaïs, elle, était plutôt “déconnectée”. “C’est une coexterne qui m’a dit ça le midi. Mais je n’ai pas regardé, je préférais avoir tous les résultats en même temps”, avoue la jeune femme, qui rêve de venir gynécologue.
“La galère”
Mais dans l’après-midi, surprise… “On apprend par l’Anemf* sur les réseaux sociaux que c’est une erreur du CNG, les résultats auraient été faussés car ils n’auraient pas eu le temps de charger toutes les copies ou je-ne-sais-quoi. On aurait dû avoir la note de rang A et le classement en même temps, peste Quentin. Je ne vois pas trop comment ils auraient pu se planter sur les rangs et annoncer à des gens qu’ils avaient validé leur 14/20 alors qu’en fait non.”
A 17h, les messages de l’organisation étudiante sont supprimés. Et deux heures plus tard, c’est un message publié par un externe parisien sur X (anciennement Twitter) qui donne l’alerte : les résultats, au complet cette fois, sont en ligne. “On n'a eu aucune annonce officielle. C’était du bouche-à-oreille”, souffle le nancéen. Très vite, les 8 000 candidats cherchent à se connecter sur la plateforme de résultats. “J’étais avec des amis de ma promo, on a tous essayé de se connecter mais on est restés sur un petit carré bleu qui a tourné dans le vide en continu”, ajoute-t-il. Progressivement, ses amis arrivent à accéder à leurs notes et classements. “J’ai eu les miens qu’à 22h30, j’ai attendu 3 heures. Je n’avais pas mon ordinateur, ça ne marchait pas sur mon téléphone, la galère”.
“Moi je suis sortie de stage vers 20h, je n’avais pas du tout vu passer les messages et je ne savais rien”, rigole Anaïs. “Je suis rentrée chez mes parents, j’ai mangé et puis j’ai regardé mon téléphone tardivement. J’avoue que je n’ai pas fait attention car je pensais vraiment que les résultats définitifs tomberaient plus tard dans la semaine !” Comme les autres étudiants, elle tente de se connecter après 20h30. “C’était compliqué, complètement saturé. Je n'avais pas envie de passer la soirée à stresser devant mon ordi. Donc j’ai arrêté, j’ai donné mes identifiants à mes parents pour qu’ils regardent le lendemain dans la journée quand il y aurait moins de connexions et je suis allée me coucher", s’amuse-t-elle.
Elle est finalement “tirée du lit” par ses parents à 23h. “Ils m’ont dit, ‘Anaïs vient voir, on a réussi !’ et même si j’avais un peu d’appréhension à voir ça avant de dormir, j’y suis bien sûr allée”. Verdict : son classement oscille entre les 1 400 et les 1 600e selon les 13 groupes de spécialités. “C’est un beau résultat, j’étais contente !”, se réjouit-elle, même si elle confie qu’elle n’a pas “sauté de joie”. “En fait, j’étais stone, pas capable d'assimiler la nouvelle. Je me suis juste dit que c’était fini et c’est le lendemain que j’ai vraiment réalisé : la gynécologie c’est plus qu’envisageable et je vais même pouvoir formuler un choix de ville !”
Quentin, lui, est déçu. Visant la médecine générale, il confie timidement avoir...
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