Violences à l'hôpital : quels services et quels soignants sont en première ligne ?

23/07/2019 Par Yvan Pandelé
Violence
L'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) vient de publier son rapport sur les atteintes aux biens et aux personnes signalées en 2018 dans les hôpitaux, cliniques, et établissements médico-sociaux. Quels sont les soignants et les services les plus exposés à la violence ? Focus sur quelques-uns des points les plus saillants.

  Tous les ans, l'Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) produit une autopsie détaillée de l'ensemble des atteintes aux personnes ou aux biens signalées dans les établissements de santé. Dans son rapport 2019 portant sur l'année 2018, l'ONVS relève 23 360 signalements de la part de 426 établissements (contre 22 048 signalements de 446 établissements l'année précédente), correspondant à 39 808 actes. Les hôpitaux publics représentent l'essentiel des signalements.  

  • La psychiatrie et les urgences les plus touchées

Comme chaque année, la psychiatrie figure en tête des structures les plus exposées aux violences (18 % des signalements), suivie de près par les urgences (11%). Viennent ensuite les unités de soins de longue durée et les Ehpad (11 %), les unités de soins classiques (9 %) et les services de médecine (8%). De toutes les régions françaises, c'est logiquement l'Île-de-France qui signale le plus d'incidents. À noter, une progression importante des signalements en maison d'accueil spécialisée (391 en 2018 contre 183 en 2017), en hôpital de jour (254 contre 149) et en réanimation (247 contre 192).  

 

  • Une bonne partie des violences motivées par le temps d'attente

Les faits signalés sont classés par l'ONVS en deux catégories : atteintes aux biens (5084 signalements) ou atteintes aux personnes (20 330 signalements). Parmi ces dernières, l'essentiel des faits (51 %) concernent des violences physiques (49 % à main nue et 2 % avec armes), le reste étant constitué d'insultes (32 %) et de menaces d'atteinte à l'intégrité physique (17 %). La raison des violences est renseignée dans moins d'un cas sur deux, mais les reproches relatifs à la prise en charge sont un motif de passage à l'acte majeur (59 % des actes de violence) dans les situations identifiées, suivis par le temps d'attente jugé excessif (13 %) et l'alcoolisation (12 %).        

 

  • Les infirmières sont les plus exposées aux violences

Parmi les victimes, les professionnels de santé sont de loin les plus exposés (94 % d'atteintes aux personnes sur le personnel), devant les administratifs (6%, agents d'accueil pour la plupart). Chez les soignants, les infirmières (47 %) sont en première ligne, suivis par les personnels soignants (44 %, aides-soignants pour l'essentiel), tandis que les médecins restent relativement épargnés (9 %) par les atteintes directes.

Pour consulter  le rapport détaillé et sa synthèse

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