Homosexuel, il est exclu du don du sang : le Défenseur des droits saisi

17/06/2019 Par A.F.

Un homme de 31 ans qui a vu son don du sang refusé à L'Isle-Adam (Val d'Oise) estime avoir été victime de discrimination. Il est se mobilise pour dénoncer cette injustice. Depuis 2016, le don du sang est ouvert aux homosexuels … Et pourtant, Maxime* estime avoir été victime d'une discrimination lors d'un don du sang à L'Isle-Adam (Val d'Oise). "Nous sommes allés en groupe, avec des collègues, donner notre sang en fin de journée. J’ai rempli le questionnaire en étant totalement honnête, avant de demander à voir le médecin. J’ai indiqué que j’étais homosexuel, que je vivais en couple depuis un an et demi, que le bilan sanguin était bon. Mais cela a été non tout de suite. Il ne m’a pas posé la question des douze mois d’abstinence [un délai légal]", raconte-t-il au Parisien.   "Il faut que cela change" "Le médecin m’a indiqué que j’avais été mal renseigné, que le don du sang n’était pas possible. Il m’a proposé un don de plasma, m’expliquant que les homosexuels étaient une population à risque", regrette-t-il. Maxime insiste sans succès. Celui qui aurait voulu "sauver des vies" confie au quotidien avoir été choqué : "Je croyais que la loi avait changé. J'ai laissé mes collègues sur place en leur disant que je n'étais pas le bienvenu ici. Je me suis senti humilié, victime d'une vraie discrimination." Après ce refus, le trentenaire est bien décidé à se mobiliser pour dénoncer cette injustice, avec l'aide des associations de défense des homosexuels. "Je vais saisir officiellement le Défenseur des droits, que j'ai contacté. C'est une injustice. Et puis, pourquoi pas, déposer une plainte pour discrimination. Il faut que cela change", explique-t-il. Sollicité par Le Parisien, l'Etablissement français du sang de Pontoise, qui avait organisé la collecte de L'isle-Adam et qui est courant de la démarche de Maxime, n'a pas donné suite.   Des conditions du don du sang très strictes Depuis juillet 2016, les homosexuels peuvent donner leur sang, mais seulement si le dernier rapport sexuel entre hommes remonte à plus d'un an, en ayant observé cette période d'abstinence. Auparavant, et ce depuis 1983, le don du sang était interdit aux homosexuels en raison des risques de transmission du sida. A l'automne dernier, un amendement déposé à l'Assemblée nationale proposait d'aligner les conditions d'accès au don du sang des hommes homosexuels à celles de la population générale, en réduisant à quatre mois la période d'abstinence. Il a finalement été rejeté le 11 octobre. Ce débat intervient alors que l'Etablissement français du sang (EFS) d'Ile-de-France tire la sonnette d'alarme, ses stocks étant actuellement les plus bas enregistrés depuis 2011. [Le Parisien]   *Le prénom a été modifié

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