Maladie, handicap : 2 millions de salariés menacés de perdre leur emploi

15/01/2018 Par Catherine le Borgne

Un rapport de l'Igas évalue entre un et deux millions, le nombre de salariés qui seraient menacés de perdre leur emploi à court ou moyen terme pour raison de santé ou handicap. Pathologies ostéo-articulaires et troubles mentaux représentent 75% des avis d'inaptitude.


Entre "un à deux millions de salariés risquent de perdre leur emploi à court ou moyen terme en raison d'un problème de santé ou d'un handicap", soit 5 à 10% des salariés, estime l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) dans un rapport recommandant une meilleure prévention de la "désinsertion professionnelle". Cette cohorte "mal cernée, est appelée à croître avec le vieillissement de la population active", précise l'Igas dans un rapport commandé par les ministres du Travail et de la Santé de la mandature précédente. Cette estimation est basée sur le nombre de salariés bénéficiant d'une reconnaissance administrative de leur handicap (RQTH), soit 900 000 personnes, et sur celui des salariés partiellement aptes ou inaptes au travail. En 2012, environ 850 000 avis d'aptitude avec réserve et 160 000 avis d'inaptitude ont été prononcés par les médecins du travail pour des salariés du privé, indique l'Igas. Les pathologies ostéo-articulaires et les troubles mentaux et du comportement représentent 75% des pathologies à l'origine des avis d'inaptitude. Dans deux cas sur trois, l'origine de ces pathologies n'est pas professionnelle. Pour éviter pertes d'emploi et déclassements et garantir une meilleure prise en charge de ces salariés, l'Igas formule trente recommandations allant du maintien des liens entre employeurs et salariés durant les arrêts de travail, au renforcement des services de santé au travail (médecine du travail), en passant par la fusion, par mesure de simplification, des dispositifs du temps partiel thérapeutique et du travail léger. "Le besoin d'information sur le rôle des différents acteurs (l'entreprise, le médecin du travail, les organismes de protection sociale, les fonds pour l'insertion professionnelle des travailleurs handicapés...) reste mal couvert", estime en outre le rapport, recommandant de lancer un "plan de communication sur les dispositifs de prévention de la désinsertion professionnelle". A ce titre, l'Igas préconise que la réforme de la formation professionnelle, en préparation, prenne en considération les personnes restreintes dans leur activité professionnelle par une maladie ou un handicap afin de "mieux leur proposer un accès à la formation". [Avec l'AFP]  

Vignette
Vignette

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

A Rem

A Rem

Non

Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

0 commentaire
1 débatteur en ligne1 en ligne





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
35
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9