Qualité de l’air : trois fois plus d’émissions de particules fines dans le métro qu’en extérieur

10/06/2022 Par M.G.
Santé publique
L’Anses alerte sur la qualité de l’air dans les métros français, et plus particulièrement sur la présence de particules fines. A Paris, la RATP et Île-de-France mobilité ont lancé un plan d’action pour diminuer la pollution de l’air.
 

Prendre le métro, c’est bon pour la planète… un peu moins pour la santé. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’air présent dans le métro y est trois fois plus chargé en particules fines qu’à l’extérieur. L’agence est chargée par les pouvoirs publics depuis 2019, de produire une étude sur les “valeurs guides de l’air intérieur” dans les enceintes ferroviaires souterraines. Mais, l’Anses s’estime incapable de produire cette étude entièrement. “Le corpus d’études épidémiologiques et toxicologiques spécifiques est trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes sur d’éventuels effets sanitaires de l’exposition des usagers à la pollution de l’air des enceintes ferroviaires souterraines.” Elle suggère seulement “la possibilité d’effets cardio-respiratoires”.   “Seulement 3 stations, bien instrumentée” sur le réseau parisien Pour compenser, l’Anses recommande de renforcer les actions pour améliorer la qualité de l’air dans le transport souterrain, qui sont aujourd’hui peu généralisées. Pour cela, “il faut s’attaquer à l’émission des particules, par le remplacement des matériels roulants, le changement des systèmes de freinage et l’amélioration de la ventilation”, explique Eric Vial, directeur de l’évaluation des risques à l’Anses. Il a également tenu à alerter au sujet du réseau parisien “il n’y a que trois stations qui sont bien instrumentées”. Selon lui, il faudrait réaliser davantage de mesures. A l’heure actuelle, elles ne sont effectuées que sur les capteurs fixes au niveau des quais, mais pas dans les couloirs ni dans les rames.   Une des solutions : des indicateurs de qualité de l’air Pour pallier ce problème, l’agence propose de fournir des “indicateurs” de qualité de l’air. Ils seront calculés en fonction des durées respectives des trajets sur les réseaux et des expositions dans différents environnements (à la maison, au travail, et dans les transports). Après, l'agence procède au cumul des concentrations en particules de ces lieux. Ce cumul devra respecter les normes d’exposition fixées par une directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. Le but serait d’atteindre les normes fixées par l’OMS, plus strictes que celles demandées par l’UE. Pour l’instant, la réglementation européenne est "globalement respectée”, indique Marion Keirsbulck de l’Anses, mais pour la réglementation de l’OMS, “c’est beaucoup moins le cas”. En mars 2021, l’association Respire avait déjà porté plainte contre la RATP pour “tromperie aggravée” et “blessures involontaires” concernant la pollution de l’air. Fin mai, Île-de-France Mobilités, avait lancé un plan d’action pour améliorer la qualité de l’air dans les stations de métro et de RER. Des nouveaux points de mesures sont prévus dont les résultats devront être rendus publics. La RATP se dit " extrêmement mobilisée". Elle mise sur "l'amélioration technologique" pour réduire les émissions à la source, explique Sophie Mazoué, responsable du développement durable à la régie parisienne. Des tests ont déjà été lancés dans le RER sur des nouveaux freins. Les résultats montrent “une diminution de 90 % des émissions de particules fines”, poursuit la responsable. Selon les autorités, la pollution de l'air est responsable de près de 40.000 décès par an en France.   [avec AFP]

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