Parmi les médicaments sans ordonnance, 35 sont à "proscrire" selon 60 millions de consommateurs

16/10/2020 Par S. B.
Santé publique

Selon le magazine 60 Millions de consommateurs, la plupart des médicaments sans ordonnance et compléments alimentaires n'ont pas d'effets prouvés et font même courir des risques pour la santé.   Le magazine édité par l'Institut national de la consommation a "passé au crible" 132 médicaments et compléments alimentaires (produits contre la fatigue, l'insomnie, ou favorisant la digestion, l'immunité...), et conclut que "moins de 15% des produits (...) sont à conseiller". Sur les 60 médicaments sans ordonnance étudiés, 35 sont classés comme étant "à proscrire". La rédactrice en chef adjointe de 60 Millions, Christelle Pangrazzi alerte sur la disproportion entre les risques encourus par leur consommation (infections, risques hépatiques, d'infarctus, de troubles neurologiques, etc. selon la réaction des malades aux substances) et leurs bénéfices, souvent inexistants. Ainsi, seuls 10 % des médicaments sans ordonnance étudiés par le magazine sont à privilégier en automédication. Un constat lié à la présence trop fréquente de substances aux effets secondaires redoutables, même sur des personnes en bonne santé. Ainsi la pseudoéphédrine, destinée à atténuer des symptômes du rhume, peut entraîner parfois des problèmes cardiovasculaires. L’oxomémazine utilisée pour soulager la toux peut entraîner des convulsions ou des risques de somnolence.

En ce qui concerne "les médicaments contre la toux et le mal de gorge, notre constat a été assez effarant car tous ces médicaments ont été classés rouge", a expliqué Christelle Pangrazzi, en précisant : "aucun (des 12 produits testés) n'a prouvé son efficacité sur le mal de gorge". Concernant les antalgiques, 60 Millions de consommateurs reconnaît uniquement l'efficacité du paracétamol et de l'ibuprofène, mais alerte sur les risques de surdosage. L'étude pointe également la présence d’excipients problématiques tels que...

l’antioxydant E320 (dans Maalox) classé cancérogène possible, le E218, possiblement perturbateur endocrinien (dans Bronchokod sans sucre) ou le E110, un colorant susceptible de provoquer des réactions allergiques (dans Maxilase). Le magazine souhaite une nouvelle réglementation plus stricte, imposant des notices plus claires, ou encore une mention des effets secondaires des plantes et des huiles essentielles quand elles composent ces produits. Certaines plantes sont en effet susceptibles d’être à l’origine de problèmes graves. C’est le cas du millepertuis. Souvent utilisé dans les produits censés favoriser le sommeil ou atténuer le stress, il diminue l’effet des contraceptifs oraux.Le magazine estime que 55 % des compléments alimentaires sont à proscrire et seulement 20 % sont conseillés.

Pour la partie concernant les médicaments, 60 Millions a étudié les produits au regard de leur notice et des données de pharmacovigilance de l'Agence du médicament.   [Avec 60millions-mag et AFP]  

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