Le budget de la Sécu pour 2022 définitivement adopté

30/11/2021 Par L. C.
Politique de santé
Alors que la France connaît un regain de l’épidémie de Covid-19 – et craint la propagation du variant Omicron après un premier cas détecté à La Réunion, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022 a été définitivement adopté ce lundi, via un vote ultime de l’Assemblée nationale.

Le texte, approuvé par la seule majorité (LREM-MoDem-Agir), prévoit un déficit de 20,4 millions d’euros, contre 33,5 milliards en 2021. Il contient comme annoncé des mesures pour lutter contre l’épidémie, avec, notamment, une provision de 4,9 milliards d’euros pour les tests et les vaccins, alors que la campagne de rappel a été étendue.  

  Le budget provisionné sera-t-il suffisant ? Certainement pas pour le député et cardiologue Jean-Pierre Door du groupe LR, qui a voté contre le texte : "Ce budget est déjà dépassé" en ce "début de vague fulgurante". Alors que l’exécutif prône la politique du "quoi qu’il en coûte", la gauche, qui a elle aussi voté contre, avance la question : "à qui il va en coûter ?"

La semaine dernière, le Sénat, dominé par la droite, avait également rejeté le texte en nouvelle lecture, expliquant que ce PLFSS "ne prévoit toujours pas de stratégie de retour à l'équilibre des comptes de la Sécurité sociale après la crise", selon la rapporteure générale Elisabeth Doineau (centriste). Outre les mesures dédiées à la lutter contre l’épidémie, le PLFSS 2022 comporte une série de revalorisations salariales pour les personnels soignants, promises dans le cadre du Ségur de la santé afin d’endiguer la "crise des vocations". Une rallonge de 1.7 milliard pour l’Assurance maladie en 2021 a également été votée en séance, dont bénéficiera notamment l’hôpital. En ville, plusieurs accès directs (à titre expérimental) ont été votés malgré les holà des syndicats de médecins : accès aux masseurs-kinésithérapeutes et aux orthophonistes en structure de soins coordonnés, aux orthoptistes (qui pourront prescrire des corrections visuelles à environ 6 millions de Français), et aux IPA, avec l’ouverture de la primo-prescription. Le texte prévoit également de mieux encadrer les centres de santé, notamment dentaires et ophtalmologiques après les révélations d’abus et dérives. Autre point figurant dans ce PLFSS : la prise en charge par l’Assurance maladie de huit séances chez le psychologue pour les enfants de plus de 3 ans et les adultes, et ce dès le début 2022, comme le souhaitait Emmanuel Macron. Le PLFSS comprend également un volet phare : la perte d’autonomie des personnes âgées. Crééé l’an dernier, la 5e branche de la Sécu devra favoriser le maintien à domicile, avec un financement accru des services d’aide (jusqu’à 1,3 milliard en 2025). Une loi Grand âge dédiée, attendue par certains, n’a toutefois pas été prévue. [avec AFP]

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