Vacciner avec Pfizer en ville? "Il faut commencer par écouler Moderna", répond le ministère

18/05/2021 Par P.M.
Politique de santé
L’annonce par l’EMA lundi 17 mai d’un assouplissement des règles de conservation du vaccin Pfizer/BioNTech a suscité l’espoir de nombreux médecins libéraux. Des espoirs douchés par le ministère de la Santé qui n’envisage pas, pour l’instant, de mettre ce vaccin à ARN messager à disposition de la médecine de ville.  

“Oui, les nouvelles caractéristiques de conservation et de transport du [vaccin] Pfizer vont nous permettre d’envisager des choses différentes. Cette facilitation logistique nous permettra de les envisager de manière plus large, à terme. Y compris vers de la médecine de ville”, a déclaré ce mardi 18 mai le ministère de la Santé, en réaction à l’assouplissement des règles de conservation du vaccin Pfizer BioNTech. Le régulateur européen des médicaments a en effet approuvé lundi 17 mai le stockage de ce vaccin au réfrigérateur pendant une période pouvant aller jusqu’à un mois, contre cinq jours actuellement.  

À terme, donc. Peut-être...Mais pas maintenant. “Là, maintenant tout de suite, on a déjà un vaccin à ARN messager [le vaccin de Moderna], qui est excellent, qui a le même taux de confiance, ou quasiment, que le Pfizer dans la population, et qui a exactement les mêmes caractéristiques”, poursuit le ministère,  

“Ce que souhaitent les médecins de ville et les pharmaciens, ce qu’ils répètent très fortement, et d’ailleurs pas uniquement eux - les infirmiers et les sages-femmes aussi -, c’est d’avoir accès à un vaccin à ARN messager. Pour des raisons évidentes : parce qu’il est difficile d’écouler l’AstraZeneca aujourd’hui, parce qu’ils souhaitent avoir un vaccin pour vacciner toutes les populations même en dessous de 55 ans… ça c’est un souhait auquel on répond, à compter de la semaine prochaine, avec la livraison de doses Moderna”, estime-t-il. 

Le ministère met l’accent sur le fait que “Moderna va devenir un vaccin extrêmement important dans les volumes d’approvisionnement”, qu’il a “vocation à irriguer la ville de manière massive”. L’heure n’est donc pas encore à l’utilisation du vaccin Pfizer en ville, même si celle-ci ne semble pas exclue : “Commençons par écouler ce vaccin en ville, et puis ensuite on verra si on va vers Pfizer.”

 

“Ne nous privons pas des capacités d’action de la médecine libérale” 

Le vaccin Pfizer est pourtant réclamé par les médecins généralistes. L’UFML syndicat a tenu à souligner dans un communiqué que compte tenu de l’assouplissement des règles de conservation du vaccin Pfizer BioNTech, “plus rien ne s’oppose donc à son extension à la médecine de ville. L’UFML-S comme elle le fait depuis des semaines la demande sans délais. La France n’a pas les moyens de se...

passer d’une capacité de doublement du nombre de vaccins effectués par jour”.  

Le syndicat rappelle qu’ “il y a, en France, 55.000 médecins généralistes, 100.000 infirmiers et 50.000 pharmacies. Si simplement un quart des soignants de villes réalisent 10 vaccins par jour c’est 500.000 vaccins de plus qui peuvent être réalisés. Proximité, facilitation, connaissance des patients, ne nous privons pas des capacités d’action de la médecine libérale”, alerte-t-il.  

Si le Gouvernement n’envisage pour l’instant que le Moderna pour seul vaccin à ARN messager à destination de la médecine de ville, il veille aussi à ce que celui-ci “n’écrase pas” les deux autres vaccins : l’AstraZeneca, et tout particulièrement le Janssen. “On ne pourrait pas comprendre qu’on n’utilise pas Janssen alors qu’il ne pâtit pas du tout du même déficit de confiance dans la population d’une part et que, d’autre part, il présente l’avantage absolument indéniable, notamment pour les gens qui n’aiment pas les piqûres, de n’avoir qu’une seule dose. Il est évident qu’il faut éviter au maximum que ça ne vienne baisser la consommation du Janssen.”

Ces derniers jours, les avancées ne concernent pas que le Pfizer. Les premiers résultats du candidat vaccin du laboratoire Sanofi, communiqués lundi 17 mai, sont prometteurs. Les résultats intermédiaires de son essai de phase II montrent en effet que le vaccin induit “une forte réponse immunitaire chez les adultes, toutes tranches d’âge confondues” a déclaré le laboratoire français dans un communiqué. “À la lumière des résultats de cette phase II, les discussions sur les pré-commandes Sanofi [qui avaient déjà eu lieu à l’échelle de l’UE au printemps et à l’été dernier] vont reprendre”, a fait savoir mardi 18 mai le ministère de la Santé.
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