Alors, les médecins généralistes doivent travailler plus pour désengorger les urgences qui n’en peuvent mais, embolisées par des pathologies relevant de la médecine générale, quand ce n’est pas seulement de conseils pharmaceutiques ou de soins infirmiers. Voilà l’une des conclusions du député-urgentiste La République en marche, Thomas Mesnier, qui vient de rendre son rapport à la ministre de la Santé.

Cette dernière ne l’a pas commenté, laissant le jeune député le présenter à l’Assemblée nationale. Lieu neutre s’il en fut, lieu non décisionnel en tout cas, car le jeune urgentiste demande de l’argent. Notamment pour aider la médecine générale à absorber encore plus de patients, alors que ses soldats sont épuisés, désabusés et en colère devant l’hypothèse de devoir travailler encore plus. Pour eux, le jeune député charentais n’hésite pas. "Il faut investir dans les soins non programmés", déclare-t-il, avançant la mise de fonds nécessaire de 300 millions d’euros pour organiser cette prise en charge, dont 75 millions pour rémunérer les collaborateurs à temps partiel, qui seront nécessaires dans les territoires pour décharger les médecins généralistes du téléphone et de la paperasse. Faut-il allumer un cierge, inquiétés par l’exemple récent du rapport Borloo sur la banlieue ? L’ex-ministre avait fait reposer sa réflexion sur l’instauration d’un plan de grande ampleur, intelligent et forcément coûteux, pour sortir les quartiers de leur relégation. Rapport prestement remisé sur une haute étagère sans même y mettre la forme par Emmanuel Macron, "mâle blanc" autoproclamé, plus jupitérien que jamais. Le rapport Mesnier subira-t-il le même sort ? Réponse à l’occasion de la présentation du grand chantier de rénovation de notre système de santé, dans les prochaines semaines. Dur d’allumer un cierge avec, en plus, les doigts croisés.

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