Elle accouche seule à l'hôpital et son bébé chute sur une barre de fer : une patiente saisit la justice

26/02/2020 Par Marion Jort
Faits divers / Justice
En 2017, une jeune femme est contrainte d’accoucher seule à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (91), sans aucun personnel soignant pour l’aider. Le nourrisson a glissé par un trou de la table et sa tête a heurté une barre de fer. Les parents veulent saisir la justice. 
 

C’est un rapport d’enquête sévère de l’ARS Île-de-France qui relance aujourd’hui le dossier. D’après le journal Marianne, un couple s’apprête à saisir la justice et demande réparation, trois ans après “une nuit d’horreur”.  Le 18 novembre 2017, une jeune femme de 23 ans est sur le point d’accoucher. En début d’après-midi, vers 15 heures, elle est placée dans une salle destinée au pré-travail. Quatre heures plus tard, les premières contractions arrivent et sont de plus en plus présentes. Faute de place disponible dans les salles de naissance, elle n’est pas déplacée. Elle accouche à 2 heures du matin et affirme que seulement quatre passages d’infirmières ont eu lieu entre-temps. “Ils m’ont laissé pleurer et crier”, confie-t-elle au journal. 

Sentant la jeune femme en grande souffrance, son mari affirme avoir demandé de l’aide et une péridurale. “On leur aurait répondu qu’aucun médecin habilité à faire cette anesthésie n’était disponible”, révèle Marianne. Alors que le bébé est sur le point d’arriver, une soignante commence le travail, “mais les quitte aussitôt pour un motif inconnu”. Le mari sort à nouveau pour aller chercher de l’aide.    Le bébé tombe la tête la première sur une barre de fer Particularité de la table sur laquelle était assise la jeune femme : une fente laissant la possibilité d’être dissociée au niveau de l’entre-jambe. Lorsque le bébé sort, il glisse alors par le trou, le cordon-ombilical se déchire et il atterrit la tête la première sur...

une barre de fer de la structure du lit. Le père, parti chercher de l’aide dans le couloir, assiste à la scène de loin. Il confie au journal qu’immédiatement après la chute, une infirmière s'empare du nourrisson et que le personnel s’empresse de recoudre le vagin de la mère, qui a perdu connaissance, “sans anesthésie ni précaution pour lui cacher la scène”. Il affirme également que le pédiatre a refusé de mentionner l’incident sur le carnet de santé. Fort heureusement, des examens cliniques réalisés sur l’enfant dans la foulée ne montrent aucune séquelle, révèle Le Figaro.  Quelques jours plus tard, le père se rend dans un commissariat pour porter plainte. Parallèlement, il alerte l’ARS qui réalise une enquête administrative. Un rapport “accablant” émerge qui reconnaît “l’expérience traumatisante vécue” d’après l’avocate du couple. De nombreux manquements sont pointés du doigt, à commencer par le transfert de la patiente dans une salle de pré-travail dans laquelle il n’était pas possible de poser une péridurale. L’enquête confirme aussi l’absence de personnel soignant au moment de l’accouchement et l’ARS reconnaît que “le nombre de sages-femmes présentes était inférieur à celui attendu”. D’après Le Figaro, il y aurait eu pendant cette soirée 7 accouchements en 90 minutes. Contactée par Marianne, la direction de l’hôpital évoque “un pic d’activité exceptionnel”, qui ne “peut évidemment être anticipé”, et a souligné un déclenchement “particulièrement rapide” chez cette femme. 

Une première demande d'indemnisation auprès de la commission de conciliation et d’indemnisation de l’hôpital a été refusée en 2019, “au motif qu’il n’y a eu aucun soin défectueux pratiqué”. Le couple prépare donc une assignation devant le tribunal administratif pour obtenir réparation pour le préjudice moral et pour l’absence de prise en charge psychologique.   
[avec Marianne et Le Figaro]

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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