"Il a gémi de douleur pendant trois jours " : suicide d'un patient en soins palliatifs

06/02/2020 Par S. B.
Faits divers / Justice
Un patient sexagénaire est décédé après avoir mis fin à ses jours. Il était hospitalisé dans l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Pithiviers dans le Loiret. Selon la CGT le patient souffrait et son suicide aurait pu être évité.
 

Dans la nuit du 26 au 27 janvier, un patient âgé de 68 ans, souffrant d'un cancer en phase terminale, et hospitalisé en soins palliatifs au CH de Pithiviers, s'est suicidé en se jetant du troisième étage, dans une cage d'escalier. Ce sexagénaire "avait déjà essayé d'attenter à ses jours peu de temps auparavant mais rien n'a été fait pour l'entourer, faute de moyens et de personnel", a dénoncé dans un communiqué l'infirmière Sylvie Bertuit, secrétaire départementale de la CGT Santé. "C'est un patient qui a gémi de douleur pendant trois jours et qui n'a pas pu bénéficier de l'écoute dont il avait besoin. L'équipe n'a pas été en capacité de soulager sa douleur physique ni sa douleur psychique. C'est de la médecine du XIXe siècle", a dénoncé la soignante à La République du Centre. Pour Dominique Chéron, aide-soignante et représentante CGT à l'hôpital de Pithiviers, ce drame aurait pu être évité : "Ce patient était en grande souffrance physique et psychologique et n'a pas été pris en charge correctement. Déjà, la prise en charge de la douleur s'est difficilement mise en place par les médecins et la prise en charge psychologique n'est pas adaptée, faute de professionnels", explique-t-elle à France Bleu.

Le centre hospitalier de Pithiviers n'a plus de psychologue pour prendre en charge ces patients en grande souffrance, et la nuit, on compte une infirmière pour vingt patients.  Une réunion entre la direction et les équipes de soins s'est déroulée ce mercredi, autour du suicide de ce patient. Face à la charge de la CGT, la direction du centre hospitalier régional d'Orléans – auquel le centre hospitalier de Pithiviers est désormais rattaché – a réagi par un communiqué. "Cet événement indésirable grave (EIG) a été déclaré aux autorités compétentes [l'agence régionale de santé, NDLR]. La direction générale procédera, dans les jours qui viennent, avec la communauté hospitalière très affectée, à l’analyse des circonstances ayant conduit à cet événement, explique la direction du CHRO. Elle mettra en œuvre les mesures qui pourront être préconisées à l’issue de cette analyse afin d’améliorer, le cas échéant, le dispositif de prévention du suicide des patients hospitalisés."   [Avec francebleu.fr et larep.fr]

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