"J'ai le sentiment d'avoir fait mon travail" : le médecin de Vincent Lambert devant les juges

27/11/2019 Par L. C.
Faits divers / Justice
Le parquet de Reims a requis mardi 26 novembre la relaxe du docteur Sanchez, assigné par les parents de Vincent Lambert pour "non-assistance à personne en danger". 

 

"J'ai le sentiment d'avoir fait mon travail", a déclaré le docteur Vincent Sanchez, mardi 26 novembre, devant le tribunal correctionnel de Reims. Quatre mois après le décès de son patient, Vincent Lambert, il comparaissait pour "non-assistance à personne en danger" après la plainte déposée par les parents contre lui et contre le CHU de Reims. Ces derniers reprochent au chef de service d'avoir repris la procédure d'arrêt des traitements le 28 juin 2019, entraînant la mort de leur fils, en état végétatif chronique, le 11 juillet. 

"À chaque étape, j'ai respecté la loi. À aucun moment, je n'ai eu la volonté, ni l'intention de m'écarter de la loi", s'est défendu Vincent Sanchez à la barre. Celui-ci a également réaffirmé que Vincent Lambert faisait, selon lui, l'objet d'une "obstination déraisonnable". Dans ces circonstances, la loi Claeys-Léonetti, adoptée en France en 2016, autorise l'arrêt des traitements. 

Lorsque Me Triomphe, avocat des parents, demande : "Pourquoi n'avez-vous pas répondu à nos demandes de transférer Vincent Lambert vers une unité de soins spécialisée ?", le docteur Sanchez répond que la tutrice de Vincent Lambert, son épouse, n'en avait pas fait la demande et qu'il n'y avait pas de "besoin médical à organiser son transfert".

"J'ai fondé ma décision sur ce qui se passait, sur ce qu'était Vincent Lambert et sur ce que j'estimais être sa décision, sur ce que je ressentais", a-t-il repris, faisant notamment référence aux confidences faites à ses proches. En effet, Vincent Lambert avait confié oralement préférer mourir plutôt que de vivre "comme un légume", mais n'avait pas rédigé de directive anticipée. 

Pour le procureur, qui dénonce le fait que "le tribunal ait été considéré comme une tribune pour dénoncer une loi", "aucun élément ne permet de dire que le docteur Sanchez aurait manqué à ses obligations légales". Le parquet a donc demandé la relaxe du praticien. Le jugement sera rendu le 28 janvier 2020. 

[avec AFP]

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