La moitié des internes de MG explosent le plafond des 48 heures hebdomadaires

18/02/2019 Par A.M.

Quatre ans après la parution du décret sur le temps de travail des internes, un interne de médecine générale sur deux travaille encore à l'hôpital au-delà des 48 heures légales, révèle une étude de l'Isnar-IMG publiée vendredi 15 février à l'occasion du 20e Congrès national du syndicat à Tours.

"Un des facteurs de risques psychosociaux particulièrement délétère pour la qualité de notre formation, et régulièrement mis en avant dans la littérature, reste un temps de travail inadapté, a relevé Lucie Garcin, présidente de l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Quatre ans après la parution de la réglementation spécifique sur le temps de travail, force est de constater que l’application est très loin d’être optimale." D'après une étude du syndicat, menée au deuxième semestre 2018 auprès de 1000 internes, un interne de MG sur deux travaille plus de 48 heures par semaine à l'hôpital, dont 84% d'entre eux pour des obligations de service. Près de 4% des internes déclarant dépasser le temps de travail disent effectuer jusqu'à 80 heures par semaine, et ne peuvent donc pas se reposer entre deux gardes. En revanche, dans les cabinets libéraux les horaires sont respectés dans 85% des cas.

En 2013, la Commission européenne a mis la France en demeure de respecter ces horaires afin de laisser une part de leur emploi du temps à la formation. "Le caractère pédagogique de ces gardes doit rester une priorité", souligne l'étude. "Les internes sont, avant tout, des professionnels en formation et ils ne peuvent pas n'être qu'une variable d'ajustement en cas de carence de personnel médical", affirme le syndicat. "La surcharge de travail à l'hôpital et la pression des médecins seniors est une réalité", relève l'étude qui évoque une "culpabilisation de la part des internes" et "un épuisement professionnel". Devant la ministre de la Santé, Lucie Garcin a réclamé "la mise en place de sanctions financières pour les hôpitaux qui ne respecteraient pas le temps de travail". "En 2019, le non-respect du repos de sécurité n'est pas acceptable", a déclaré Agnès Buzyn, qui a évoqué la possibilité d'"activer le levier de la non prorogation des stages en cas de non-respect du temps de travail".

[avec AFP]  

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