Vincent Lambert : l'arrêt des traitements a été initié par l'équipe médicale

20/05/2019 Par Yvan Pandelé
Ethique
L'équipe médicale de Vincent Lambert a démarré lundi matin la procédure d'arrêt des traitements de maintien en vie. La décision, prise conjointement avec l'épouse du patient tétraplégique et une partie de sa famille, avait été validée fin avril par la justice française et européenne. Dans le camp des parents, farouchement opposés à cette décision, on dénonce une "folie" et on contre-attaque tous azimuts.

Le médecin de Vincent Lambert a annoncé, lundi 20 mai, avoir initié l'arrêt des traitements de son patient. Le sort cet ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, en état végétatif depuis dix ans à la suite d'un accident de voiture, fait l'objet d'une lutte acharnée entre deux clans : celui des parents, fervents catholiques et farouchement opposés à une fin de vie programmée, et celui de son épouse Rachel et du reste de la famille, favorables à une décision qui avait selon elle la préférence de son mari.  "L'arrêt des traitements" et "la sédation profonde et continue" ont été "initiés ce matin", a annoncé le Dr Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims, dans un mail à l'ensemble de la famille, révélé par l'AFP. "Dans cette période douloureuse, j'espère pour Monsieur Vincent Lambert que chacun saura ouvrir une parenthèse et se rassembler, auprès de lui, afin que ces moments soient le plus paisibles, intimes et personnels possible". "C'est des monstres ! Des monstres ! C'est des nazis !", a lancé en larmes depuis une voiture Viviane Lambert, en passant devant l'hôpital Sébastopol de Reims, où réside son fils depuis 2009.

La décision d'arrêt des traitements, prise de façon collégiale entre l'équipe médicale et Rachel Lambert, épouse et tutrice de Vincent Lambert, est l'aboutissement d'un long combat judiciaire qui a vu les parents, Pierre et Viviane Lambert, 90 et 73 ans, intenter des dizaines d'actions en justice. Quatrième procédure collégiale initiée à ce jour, elle a finalement été validée par le Conseil d'État et la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) fin avril 2019. Dimanche 19 mai, une manifestation a été organisée à l'initiative des parents, devant le CHU de Reims. Elle a rassemblé environ 150 personnes, munies de pancartes "Je suis Vincent Lambert" ou "Ne laissez pas Vincent mourir de faim". Le même jour, les avocats des parents ont annoncé avoir saisi à nouveau le Conseil d'État et la CEDH, et "être sur le point de saisir la cour d'appel de Paris".  "Le coup de force continue, il est encore temps d'arrêter cette folie", ont-ils déclaré. Ils ont également annoncé avoir porté plainte au pénal contre le Dr Sanchez, et demandé sa radiation. La procédure initiée ce matin est encadrée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, qui autorise l'arrêt des traitements en cas "d'obstination déraisonnable". La sédation profonde et continue est obtenue par injection de midazolam en voie intraveineuse mais le décès est normalement consécutif à l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation artificielles, considérées comme des traitements. Le processus n'est pas douloureux pour le patient et dure en général quelques jours. [Avec AFP]

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