Pour décrocher un rendez-vous chez le généraliste, il faut attendre en moyenne 8,4 jours

11/06/2019 Par Yvan Pandelé
Démographie médicale
D'après une enquête de la société de conseil Medicine4i dévoilée par Le Monde, les disparités territoriales d'accès aux soins se doublent d'inégalités sociales, un ouvrier et un cadre n'étant pas logés à la même enseigne pour voir un médecin dans un délai raisonnable.

La société de conseil en santé Medicine4i a commandé une étude sur les inégalités d'accès aux soins à la société Harris, auprès d'un échantillon représentatif de 4000 Français. Les résultats, dévoilés par Le Monde, montrent que les délais d'attente sont de plus en plus disparates selon le territoire, mais aussi la classe sociale du patient. Le délai d'attente pour avoir accès à un généraliste varie ainsi du simple au double selon les régions. S'il faut entre 6 et 8 jours pour décrocher un rendez-vous dans le Sud-Ouest, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Normandie ou le Nord, les habitants de Paca devront attendre entre 10 et 12 jours, et ceux des Pays-de-Loire plus de 12 jours. En moyenne, le délai d'attente sur l'ensemble du territoire s'élève à 8,4 jours.   Le Grand-Ouest manque de spécialistes Le constat est encore plus marqué chez les autres spécialités. Il faut ainsi plus de 70 jours pour consulter un ORL en Bretagne, contre 47,5 en moyenne. Chez les cardiologues, toute la région Grand-Ouest est en voie avancée de désertification : compter plus de 75 jours pour un rendez-vous, contre 61,4 dans l'Hexagone. Même constat chez les gynécologues, où le délai dépasse 75 jours en Bretagne, Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche Comté, pour une moyenne nationale de 61,7 jours. "Le Grand Ouest se désertifie progressivement en termes d’accès à la médecine spécialisée, et la Bretagne est une région particulièrement sinistrée", indique Mathias Matallah, président de Medicine4i, au Monde. Soit près d'un quart (22 %) de la population. "Et si on y ajoute une partie du Nord-Est où la situation n’est guère meilleure, on est probablement même plus près d’un Français sur trois."   Un ouvrier attend plus qu'un cadre Autre constat préoccupant : les inégalités territoriales se doublent d'inégalités sociales. Le phénomène n'est pas sensible pour l'accès à un généraliste, mais les ouvriers attendent plus que les cadres pour accéder aux autres spécialités étudiées (ORL, cardiologues, gynécologues, ophtalmologues). Il faut ainsi 17 jours de moins à un cadre pour consulter un cardiologue qu'à un ouvrier (53 vs 70), et 50 jours de moins pour un rendez-vous chez l'ophtalmologue (78 vs 128). Plusieurs les explications évoquées, figure une moins bonne appropriation des "stratégies à mettre en œuvre pour accéder aux soins" dans un temps raisonnable. Medicine4i évoque notamment un recours moindre à la prise de rendez-vous en ligne : 35 % pour les ouvriers, contre 55 % chez les cadres. Dernier résultat, lui aussi dégrisant : 1 patient sur 3 déclare ne jamais recevoir d'information sur les effets secondaires des médicaments que lui prescrit son médecin.

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