JNMG 2017 : Ces départements qui mettent le paquet pour vous séduire

13/10/2017 Par A.M.

L'un a été le premier à offrir des bourses aux internes contre la promesse d'une installation, l'autre sera le premier à salarier une trentaine de généralistes. Les départements de l'Allier et de la Saône-et-Loire ont présenté leurs dispositifs anti-déserts lors des Journées nationales de médecine générale (Paris, 12 et 13 octobre). Ils attendent tous deux beaucoup du plan annoncé par le Gouvernement.

"On a fêté les six ans d'installation de notre première boursière", se réjouit Marie-Béatrice Venturini-Lenoir, du Conseil départemental de l'Allier. Son département, rappelle-t-elle, est "un pionnier en matière d'aides incitatives". En 2006 en effet, bien avant l'Etat et son contrat d'engagement de service public (CESP), l'Allier lançait sa bourse "Wanted". En contrepartie de la promesse de s'installer 6 ans dans une zone "déficitaire" -dans le sens souple du terme, les internes se voyaient offrir jusqu'à 36 400 euros*. En dix ans, 39 jeunes ont signé, dont 20 sont déjà installés. "Certains en maisons de santé pluridisciplinaire. Mais 6 ont choisi de s'installer seul", relève Marie-Béatrice Venturini-Lenoir. Alors que les mesures incitatives prises par les collectivités locales et l'Etat se sont multipliées depuis, soulevant certaines critiques, cette dernière ne veut "pas entendre parler d'opportunisme des jeunes médecins". "On n'a pas le choix, il faut que nous trouvions des solutions", constate-t-elle. Même activisme à une centaine de kilomètres de là, en Saône-et-Loire. Le 21 septembre dernier, le Conseil départemental a voté un budget de 2 millions d'euros visant à lancer son propre centre de santé. Une trentaine de généralistes**, salariés du département, exerceront au sein de 4 pôles de santé et de 12 antennes locales. "On leur offre d'exercer le métier pour lequel ils ont été formés. Tout le reste -le local, la voiture, l'administratif, on s'en occupe", assure André Accary, président du département. Le recrutement vient d'être lancé et il y aurait déjà des "signatures" Temps de travail : 35 heures, mais "temps partiel possible pour exercer à l'hôpital". Salaire : calé sur la grille hospitalière, en fonction de l'expérience, de 4000 à 6000 euros brut + prime. Les médecins ne seront pas seuls en poste, rassure le président. Chaque antenne en comptera trois. Et sera équipée pour la télémédecine. L'offre ne s'adresse pas qu'aux nouveaux venus, mais aussi aux médecins déjà installés. "On vient de signer avec un libéral qui souhaite exercer de manière plus paisible", rapporte André Accary. "Il ne s'agit pas de concurrencer l'existant, tient-il à préciser. Si un médecin s'installe dans la zone d'une antenne locale, je retire un médecin pour le mettre ailleurs." Quid de la productivité escomptée ? "Quatre patients par heure", avance prudemment le président. "A 35 heures, des consultations à 25 euros, et un salaire de 5000 euros par mois, c'est évident que ce ne sera pas rentable", lâche une généraliste dans la salle. "On se doute bien qu'au début, le centre de santé départemental sera déficitaire, il faudra peut-être trois ans pour équilibrer le modèle économique, assume André Accary. Mais c'est un investissement, pour la population et pour les professionnels de santé installés qui subissent une pression incroyable et sont en souffrance." Et ce n'est pas "une fin en soi", ajoute-t-il. "C'est en attendant que les choses s'améliorent. En attendant que le Gouvernement agisse." *Somme aujourd'hui cumulable avec le CESP. **Trente équivalents temps plein, mais jusqu'à 45 médecins.

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La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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