Reste à charge zéro, TPG volontaire : Buzyn abat ses cartes à l'Assemblée

25/10/2017 Par Catherine le Borgne
Assurance maladie / Mutuelles

Epreuve du feu pour la ministre de la Santé, qui vient de présenter à l'Assemblée nationale le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2018, aux côtés de Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics. La ministre a dévoilé ses intentions s'agissant d'un reste à charge zéro pour les lunettes et les prothèses. Et a annoncé un calendrier de montée en charge du tiers payant, volontaire, d'ici la fin du quinquennat.

Ce budget "fait des choix" en faveur du "pouvoir d'achat des salariés" et aussi de la "solidarité", a annoncé Agnès Buzyn à la tribune de l'hémicycle. Pour la ministre de la Santé, il s'agit aussi d'un "PLFSS de transformation", avec notamment l'adossement du régime social des indépendants (RSI) au régime général, ou l'accent mis sur la prévention. A ce chapitre, la ministre a estimé que l'extension vaccinale pour les jeunes enfants n'était pas "un bouleversement majeur", mais elle a souligné la hausse "très importante" du prix du tabac qui devrait atteindre 10 euros le paquet fin 2020. "Il n'y aura pas plus de fatalité dans ces morts du tabac qu'il n'y avait de fatalité dans les morts sur nos routes", a-t-elle déclaré. Revenant sur la promesse d'Emmanuel Macron d'un reste à charge zéro d'ici la fin du quinquennat pour les lunettes et les prothèses dentaires et auditives, Agnès Buzyn a informé qu'elle allait lancer "dès la semaine prochaine le travail et la concertation afin d'aboutir à un reste à charge zéro dans les domaines de l'optique et des audioprothèses". Elle s'est engagée à ce que ces travaux aboutissent "avant la fin du premier semestre 2018". Par ailleurs, alors qu'elle a reconnu dès dimanche dernier, avant la remise du rapport de l'Igas, que le tiers payant généralisé ne pourrait se mettre en place au 30 novembre du fait de problèmes techniques, Agnès Buzyn a éclairé l'Assemblée sur la suite qu'elle allait donner à ce dossier où elle compte "aller doucement". En repoussant l'obligation, inscrite dans la loi de Santé. "Je vous proposerai que le gouvernement présente au Parlement, d'ici l'été prochain, le calendrier selon lequel le tiers payant intégral pourra être proposé à tous les assurés dans des conditions techniques fiabilisées (…) Je vous proposerai également que ce rapport identifie les publics prioritaires pour lesquels un accès effectif au tiers payant intégral devrait être garanti, au-delà des publics déjà couverts", a précisé Agnès Buzyn aux députés. "Nous allons travailler à sa faisabilité technique", a-t-elle ajouté. "Nous allons y aller doucement, parce que c'est important que les médecins aient du temps médical à donner à leurs malades" plutôt que de remplir des papiers (…)  "Le candidat Emmanuel Macron a promis un tiers payant généralisable et nous allons y aller avant la fin du quinquennat", a-t-elle poursuivi. "Techniquement, dès qu'il sera faisable, les patients y auront accès", a assuré la ministre, en défendant la volonté du gouvernement de ne pas le rendre obligatoire, contrairement à ce que prévoyait la loi Santé votée sous le précédent quinquennat. "C'est plus compliqué pour les médecins que pour les pharmaciens, et donc il faut qu'on accompagne les médecins pour qu'ils aillent spontanément vers le tiers payant", a-t-elle estimé.  Le tiers payant dans les pharmacies était "sans obligation et aujourd'hui 99% des pharmaciens l'appliquent", a-t-elle fait valoir. Agnès Buzyn a par ailleurs réaffirmé qu'aujourd'hui, le tiers payant "fonctionne pour 11 millions de personnes et il est hors de question d'y toucher"   "Nous devons avancer avec les professionnels, avec les mutuelles, pour (le) rendre accessible et surtout (...) aux personnes qui en ont besoin", a-t-elle dit. "Il y a encore des étapes à franchir pour ce qui est des organismes complémentaires, mais il y a davantage à perdre qu'à gagner à renoncer à la réforme", a-t-elle plaidé. [Avec AFP]

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