Grippe aviaire : des vaccins "très efficaces" sur les canards

26/05/2023 Par P.M.
Santé publique
Alors que le virus ne laisse pas de répit aux éleveurs, une expérimentation française autour de deux candidats vaccins visant à protéger les canards mulards a montré de bons résultats, ouvrant la voie à une vaccination nationale.  

 

Deux vaccins expérimentés en France se sont avérés "très efficaces" pour prémunir les canards de la grippe aviaire, ont rapporté jeudi 25 mai l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et le ministère de l’Agriculture. Ce qui ouvre la voie à une vaccination nationale. Les "résultats favorables apportent des garanties suffisantes pour lancer une campagne de vaccination dès l’automne 2023", a ainsi écrit le ministère de l’Agriculture sur son site internet.  

L’expérimentation française avait été lancée l’an dernier, autour de deux candidats vaccins élaborés par les laboratoires Boehringer Ingelheim et Ceva Santé Animale, visant à protéger du virus les canards mulards, élevés pour le foie gras. Le virus circulant en France et dans le monde a été inoculé à une fraction des canards, préalablement vaccinés, pour mesurer à quel point ils excrétaient du virus, et s’ils pouvaient encore contaminer leurs congénères.  

"La vaccination a permis d’avoir très peu d’excrétion du virus chez les animaux inoculés", que ce soit par voie respiratoire ou digestive, a résumé à l’AFP Béatrice Grasland, responsable du laboratoire national de référence de l’Anses pour l’influenza aviaire Ploufragan-Plouzané-Niort.  

Les deux vaccins, avec des résultats "très similaires", ont aussi "presque stoppé la transmission directe" – quand les animaux sont en contact rapproché – et "aboli" la transmission indirecte, par voie aérienne, c’est-à-dire potentiellement d’un bâtiment d’élevage à un autre. Quand les animaux n’étaient pas vaccinés, "un animal inoculé infectait un autre animal toutes les deux heures", a expliqué la chercheuse. À l’inverse, ceux qui étaient vaccinés n’étaient "quasiment pas" contaminés par leur voisin "même en contact direct, dans le même parc, avec les fientes". "C’est très efficace", a résumé la chercheuse, notant que, dans ces conditions, "normalement l’épidémie ne se déclenche pas".  

C’est la répétition et l’ampleur des crises liées à la grippe aviaire - plus de 20 millions de volailles abattues en 2021-2022 en France ; déjà plus de 6 millions en 2022-2023 – qui ont convaincu les pays européens d’imaginer une stratégie vaccinale.  

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