Lombalgie : les signes qui doivent alerter pour différencier les cas graves des lombalgies communes

21/10/2021 Par M.P.
Rhumatologie
[JNMG 2021] La consultation pour lombalgie doit conduire le médecin à déterminer la cause de la douleur, qui peut parfois être révélatrice d’une maladie grave. 

Seulement 1% des lombalgies sont dites « symptomatiques » (par opposition aux lombalgies communes), elles concernent de nombreux patients puisque la prévalence d’un épisode de lombalgie est estimée à 80 % sur une vie entière. Le médecin devra différencier les cas graves des lombalgies mécaniques. Les premières ont pour principales causes « les infections, les tumeurs avec métastases osseuses, les rhumatismes inflammatoires chroniques et les fractures », quand les seconds sont liés aux éléments anatomiques du rachis, a expliqué le Dr Violaine Foltz, rhumatologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), lors d’une session des Journées Nationales de Médecine Générale (JNMG, Paris La Défense, 30 septembre -1er octobre 2021). Les signes d’une lombalgie symptomatique sont « un premier épisode de lombalgie avant 20 ans ou après 55 ans, des antécédents de fracture ou de tumeur, une altération de l’état général (amaigrissement, fièvre), une immunodépression (toxicomanie IV, VIH, cancer), une lombalgie non mécanique constante et progressive, une douleur dorsale, l’utilisation prolongée de corticoïdes, des symptômes neurologiques étendus, une déformation rachidienne ». Trois éléments doivent alerter : « le syndrome de la queue de cheval, qui est une urgence chirurgicale à traiter sous 48 h ; un déficit moteur de 3 sur 5, à traiter sous huit jours selon l’aggravation, et la sciatique hyperalgique résistante qui nécessite d’adapter le traitement ». 

 

Lombalgie commune : rassurer le patient 

Si ces « drapeaux rouges » sont éliminés, le diagnostic s’orientera vers une lombalgie mécanique. Il conviendra de délivrer une « information rassurante » au patient souffrant d’une poussée aigue. « Dans 90 % des cas, la lombalgie commune évolue favorablement dans les quatre à six semaines. Rassurer, c’est 50 % de la guérison », le Dr Violaine Foltz. La prise en charge inclut le maintien de l’activité professionnelle et physique si possible et le traitement de la douleur par des antalgiques, des anti-inflammatoires et des techniques non médicamenteuses (étirements, chaleur). Ici, l’imagerie est inutile voire contreproductive. « Des anomalies sont présentes chez des sujets sains dès 20 ans. Et les examens ont un effet iatrogénique, les patients se bloquant dans leurs activités ». Ce sont d’ailleurs des facteurs psychosociaux bien plus que biologiques qui prédiront l’évolution de la lombalgie. Le médecin devra évaluer ces « drapeaux jaunes » (état dépressif), proposer une prise en charge et adresser le patient au rhumatologue, au médecin rééducateur ou au kiné. Enfin, la lombalgie chronique (trois mois ou plus) pourra nécessiter le recours à la chirurgie. 

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