Lombalgies : des applications pour encourager l’activité physique

03/07/2020 Par Corinne Tutin
Rhumatologie
Une étude au CHU de Clermont-Ferrand va analyser les effets d’une application santé, eLombactif, sur l’adhésion des patients à des programmes d’auto-exercices.

 « Dans les lombalgies communes, la reprise d’une activité physique est conseillée dès que possible lorsque la douleur est tolérable, et est en général possible dans les 48 à 72 heures », explique le Pr Émmanuel Coudeyre (service de médecine physique et de réadaptation au CHU de Clermont-Ferrand). Les patients tirent ainsi parti d’une activité physique aérobie visant à améliorer la condition physique globale, laquelle sera augmentée progressivement : marche, natation, vélo d’appartement ou à l’extérieur, selon leurs préférences. La kinésithérapie est inutile à ce stade, 90 % des patients récupérant rapidement. « Lorsque la lombalgie persiste après 4 à 6 semaines, une rééducation, avec par exemple des exercices de mobilisation, des étirements et du renforcement musculaire, peut être utile pour améliorer l’état fonctionnel et réduire la douleur. Le plus souvent, ces exercices sont réalisés avec le concours du kinésithérapeute, parfois en centre de rééducation, le patient effectuant en complément ou après la kinésithérapie des auto-exercices à la maison. Malheureusement, l’adhésion à ces programmes d’auto-exercices reproduits sur des schémas ou des fiches est imparfaite et tend à s’atténuer avec le temps, autant pour la quantité que la qualité des exercices réalisés ».

Afin d’améliorer cet état de fait, les médecins MPR du CHU de Clermont-Ferrand ont développé 2 applications : eLombactif, disponible pour l’instant uniquement sur smartphone de type Android, et avec le partenariat des Laboratoires Thuasne, Mon Coach Dos*. Une autre application est mise à disposition gratuitement des patients lombalgiques par l’Assurance maladie, Activ’Dos.   Un complément à la kinésithérapie Une étude, réalisée au CHU de Clermont-Ferrand auprès de 24 lombalgiques participant à un programme de rééducation, a montré que ces 3 applications sont bien acceptées par les patients. « Leur intérêt est que les patients voient bien grâce aux photos et vidéos proposées les exercices à réaliser, et peuvent suivre leur activité. Ce qui contribue à leur implication. Les applications fonctionnent mieux quand elles ont été prescrites par un professionnel de santé ou ont été adaptées à la situation individuelle du patient », estime le Pr Coudeyre. « Les patients lombalgiques recherchent une application gratuite, des informations claires, et désirent que la navigation soit simple, idéalement sans mot de passe, connexion obligatoire à internet.... Certains kinésithérapeutes, qui avaient peur d’être dépossédés de leur savoir, découvrent que ces applications peuvent accroître l’efficacité de leur intervention, à la condition d’accepter que les patients soient autonomes. Ces nouveaux outils pourraient aussi fournir de nombreuses informations utiles pour des bases de données en permettant de mieux comprendre l’attitude des patients vis-à-vis des programmes d’exercices », complète le Pr Coudeyre.  Une étude sur 2 groupes d’une cinquantaine de patients devrait démarrer prochainement au CHU de Clermont-Ferrand pour comparer l’adhésion durant 3 à 6 mois aux auto-exercices de rééducation, avec et sans application.
  *Coudeyre E, et coll. Actualités en médecine physique et de réadaptation. Janvier-Juin 2020, pp. 32-36.

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