EULAR 2017 - Rhumatisme psoriasique : Vers des traitements plus efficaces
Face aux douleurs résiduelles et au poids psychologique et social majeur de ce rhumatisme inflammatoire, les pistes thérapeutiques se multiplient
Parfois encore insuffisamment diagnostiqué, le rhumatisme psoriasique peut être pourtant invalidant dans certaines de ses formes les plus sévères. D’où la nécessité d’améliorer la prise en charge thérapeutique chez ces patients.
De fait, une étude internationale menée dans 13 pays sur 782 patients, traités par biothérapie, le plus souvent par anti-TNF, vient de confirmer l’importance des douleurs résiduelles chez ces malades (Philip Conaghan et coll., Université de Leeds, Grande-Bretagne). Malgré l’adjonction aux biothérapies, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, de médicaments opiacés, 37 % de ces patients continuent de souffrir de douleur sévère (et 30 % de douleur modérée). Ce qui est source, dans ces rhumatismes psoriasiques, de handicap physique, d’altération de la qualité de vie avec majoration du score de dépression/anxiété, et entrave les activités sociales et professionnelles, voire en cas de douleur importante peut conduire les plus jeunes des patients à arrêter prématurément leur travail. Une étude norvégienne, ayant comparé 1236 patients avec un rhumatisme psoriasique et 2735 autres avec une polyarthrite rhumatoïde débutant un traitement par méthotrexate ou anti-TNF, révèle par ailleurs que la détérioration de la qualité de vie psychologique est du même ordre dans ce rhumatisme inflammatoire que celle observée dans la PR (B. Michelsen, et coll, Hôpital Diakonhjemmet, Oslo, Norvège).
Les comorbidités impactent la réponse au traitement
Autre problème, l’association fréquente de ce rhumatisme inflammatoire à des comorbidités : dépression, diabète et maladies cardiovasculaires notamment. Or, une autre étude de cohorte conduite chez 1750 patients du registre danois Danbio montre que la présence de ces comorbidités est non seulement associée à une maladie plus active, mais aussi accroît la probabilité d’arrêt du traitement par anti-TNF. L’existence de comorbidités s’accompagne également d’une réduction du taux de réponse clinique, alors que globalement seulement un patient sur deux avec un rhumatisme psoriasique répond aux anti-TNF (C. Ballegaard, et coll., Hôpital universitaire de Copenhague, Danemark).
Vu ce contexte, une...
Congrès de la Ligue européenne contre le rhumatisme (Eular, Madrid du 14 au 17 juin 2017). D’après les communications de : P. Conaghan (Leeds), B. Michelsen (Oslo), C. Ballegaard (Copenhague), P. Emery (Leeds), P.J. Mease (Seattle), A. Deodhar (Portland).
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