JNMG 2017 - Asthme : pratiquer l’éducation thérapeutique au cabinet

20/10/2017 Par Marielle Ammouche
Pneumologie

Les informations sur la maladie, l’utilisation des dispositifs d’inhalation, la gestion des crises seront expliquées lors de consultations successives.

  "Proposer une éducation thérapeutique (ETP) est tout à fait possible aux patients asthmatiques en médecine de ville", a expliqué le Pr Camille Taillé, pneumologue à l’hôpital Bichat de Paris. "Et indispensable, car les écoles de l’asthme ne peuvent prendre en charge tous les patients". Les asthmatiques ont besoin d’être informés sur de nombreux points : pourquoi il existe deux traitements, de fond et des crises, comment gérer les situations d’urgence, pourquoi adopter des mesures d’hygiène de vie comme la poursuite d’une activité physique, comment contrôler l’environnement pour limiter les expositions allergéniques… "Comme on ne peut tout dire en une fois, la solution consiste à fractionner les informations lors de consultations séparées", a préconisé le Pr Taillé.   L’ETP en ville prouve ton efficacité   Un essai randomisé conduit en Espagne chez des médecins généralistes a montré que les patients asthmatiques adultes ayant bénéficié de 4 consultations de 10 minutes à 3 mois d’intervalle, délivrant des informations sur la maladie, les techniques d’inhalation, et proposant un plan d’action, étaient mieux contrôlés que ceux ayant été suivis classiquement*. Les résultats obtenus étaient pratiquement équivalents à ceux obtenus en école de l’asthme. "Les généralistes ayant participé à l’étude ont trouvé que cette approche était faisable en pratique de ville", a souligné le Pr Taillé.
"Il est essentiel que les praticiens connaissent les dispositifs d’inhalation pour pouvoir en expliquer le fonctionnement aux patients", a insisté ce pneumologue. "Les praticiens peuvent visualiser des vidéos, éventuellement en présence de leur patient, sur ces dispositifs sur le guide Zephir, développé en partenariat avec la Société de pneumologie de langue française"**. Il faudra vérifier, lors de la consultation initiale mais aussi les suivantes, que les patients manipulent bien le dispositif. "Si le temps d’acquisition dépasse 10 minutes, il faut en changer pour un autre convenant mieux au patient, aucun dispositif n’ayant démontré sa supériorité par rapport à un autre". Un plan d’action, expliqué et remis au patient, détaillera ce qu’il faut faire en cas d’urgence : prise de salbutamol, et en cas d’échec corticothérapie orale, appel au 15.   *Plaza V, et coll. Eur Resp J, 2015 ; 46, 5 : 1298-307. ** www.splf.fr/videos-zephir 

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La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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