En restauration rapide, bilan mitigé pour l’étiquetage des calories

15/11/2019 Par Pr Philippe Chanson
Nutrition
L’indication du contenu en calories des aliments est obligatoire dans les chaînes de restaurants aux États-Unis depuis mai 2018, mais les preuves des effets de cette politique sur les achats de calories sont mitigées et incomplètes.

De plus, la plupart des études précédentes sur ce sujet étaient de petite taille et évaluaient les achats de calories à l'aide d'enquêtes auprès des participants, soulevant des questions relatives à d’éventuels biais de sélection et de mémoire. Dans les zones non urbaines ou dans le sud des États-Unis où les taux d'obésité sont parmi les plus élevés du pays, il était donc particulièrement indiqué de déterminer si l'étiquetage des calories dans les menus des grandes chaînes de restaurants était associé à une variation des calories moyennes par achat. L’étude, longitudinale quasi expérimentale, a été menée dans une grande compagnie américaine de restauration rapide avec trois chaînes de restaurants différentes situées dans le sud des États-Unis (Louisiane, Texas et Mississippi) entre avril 2015 et avril 2018. En avril 2017, 104 restaurants ont ajouté sur les menus, aussi bien en boutique qu’en drive-in, des informations sur les calories dispensées. Les ventes agrégées hebdomadaires au cours de la période précédant l’étiquetage (avril 2015 à avril 2017) ont été comparées à celles de la période suivant l’étiquetage (avril 2017 à avril 2018). L'analyse a porté sur 14 352 semaines de restaurant. Sur trois ans et dans les 104 restaurants, 49 062 440 transactions ont été effectuées et 242 726 953 articles ont été achetés. Après étiquetage, une diminution de 60 calories par transaction (IC 95% = 48 à 72 calories soit environ 4%) a été observée, mais elle a été suivie d’une tendance à la hausse de 0,71 calories par transaction par semaine (IC 95% = 0,51 à 0,92), indépendante de la tendance de basale de réduction observée au cours de l’année suivant la mise en œuvre. Ces résultats étaient généralement robustes dans les analyses de sensibilité. La baisse de consommation calorique et le changement de tendance après la mise en œuvre ont été plus forts pour les accompagnements (y compris les desserts) que pour les plats principaux ou les boissons sucrées. La baisse de consommation calorique était similaire entre les secteurs à revenu médian supérieur et inférieur, mais la tendance à la hausse observée après l’étiquetage était plus élevée dans les zones à faible revenu (variation des calories par transaction par semaine = 0,94, IC 95% : 0,67-1,21) en comparaison des zones à revenu élevé (0,50 ; 0,19 à 0,81). En conclusion, si l’on observe bien une réduction du nombre moyen de calories achetées par transaction après la mise en œuvre d’un étiquetage des calories dans une grande franchise de restauration rapide, celle-ci est légère et diminue sur un an de suivi.

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