Greffe de tête : prouesse scientifique ou effet d’annonce?

On la collera sur le corps du donneur, on reconnectera la moelle et les différents tissus. Si le patient survit à l'opération, il faudra ensuite qu'il entame une longue convalescence, pour s'adapter à son nouveau corps et réapprendre à bouger. La partie la plus difficile est de reconstituer la continuité de la moelle épinière, mais ce détail est maintenant réglé grâce à l'utilisation de matériaux chimiques, qui permettent de rétablir les liens entre les fibres nerveuses", explique le Dr Canavero, comme le rapporte Francetvinfo.fr
Dans son ensemble la communauté scientifique reste très dubitative, et estime que les chances de survie sont quasiment nulles. Un précédent a été effectué sur des singes en 2016 par cette même équipe de chirurgiens. L’animal n’a pas repris connaissance et été déclaré mort au but de 20 heures. Sa colonne vertébrale n’a pas été ressoudée. Ainsi, pour le Pr Jocelyne Bloch (Suisse), dans Sciences et Avenir, cela n’a aucun sens : "On crée là un tétraplégique complet (car pour l'heure la fusion de la moelle épinière n'a pas été prouvée) et qui devra être toute sa vie sous traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet [de la tête] … A quoi cela rime ?". Elle ajoute cependant que "d’un point de vue technique chirurgicale, [cette greffe] est un défi - car il faut garder le cerveau vascularisé pendant toute l’opération - [qui] pourrait être relevé". Le Dr Canavero reste optimiste, "depuis trop longtemps, la nature nous a dicté ses règles. Nous sommes entrés dans un âge où nous pouvons prendre notre destin en main. Ça va tout changer".
Surgical Neurology International, 17 novembre 2017 ; Avec Francetvinfo.fr (22 et 23 novembre 2017) ; et Science s et Avenir (20 novembre 2017).
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-premiere-greffe-de-tete-humaine-postmortem_118451
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