Vaccination antigrippale : que répondre aux patients réticents?

En effet, l’expérimentation réalisée l’année passée dans quatre régions pilotes (Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France), a été un succès avec environ 700 000 vaccinations effectuées en pharmacie, dont plus de 160 000 chez des sujets ne l’ayant jamais été auparavant. Le Gouvernement a donc décidé d’étendre cette mesure à l’ensemble du territoire, en l’inscrivant dans la Loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS).
Force est de constater que, malgré le travail de pédagogie effectué ces dernières années par les pouvoirs publics, concernant en particulier la sévérité potentielle de cette infection en apparence bénigne, le taux de couverture vaccinal reste faible, inférieur à 1 personne cible sur 2 en 2018-2019 : 47,2% selon les chiffres de Santé publique France. En cause, de nombreuses idées reçues qui persistent. Ainsi, selon une enquête de 2018, si 70 % des Français savent que le vaccin antigrippal constitue le premier geste de protection contre le virus de la grippe, 53 % pensent que le vaccin serait un danger pour la santé ; et 52 % pensent que c’est le vaccin qui "donne" la grippe. Dans ce contexte, "les professionnels de santé ont un rôle central pour engager les primo-vaccinants dans l’habitus de la vaccination antigrippale", affirme l’Assurance maladie.
Elle s’est donc penchée sur cette problématique à l’occasion d’un atelier pédagogique avec pour objectif de donner au médecin traitant des clés pour répondre aux objections des patients rencontrées en pratique quotidienne. Elle a ainsi identifié trois principales raisons d’opposition qui constituent autant de freins à la vaccination antigrippale.
La première est liée à la "bénignité" de la grippe : "Je me considère en bonne santé, je n’ai pas besoin de me faire vacciner." La grippe peut être à l’origine de complications graves, en particulier chez les sujets vulnérables tels que les personnes âgées, celles porteuses de maladie chronique, ou encore les femmes enceintes. A titre d’exemple, en 2018-2019, l’épidémie a entrainé 65 622 passages aux urgences, dont 10 723 ont conduit à une hospitalisation. Et 9 900 décès tous âges confondus ont été attribués à la grippe. Or, selon des estimations, 3 000 décès pourraient être évités chaque année si la couverture vaccinale atteignait l’objectif de 75 % fixé par l’OMS. Chez les femmes enceintes...
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