Le dulaglutide administré à long terme pourrait réduire les AVC ischémiques chez les diabétiques de type 2

13/02/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les essais portant sur les complications cardiovasculaires ont suggéré que les agonistes du récepteur du GLP1 étaient capables de réduire l’incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC).

L’équipe qui a mené l’étude REWIND (Researching cardiovascular Events with a Weekly Incretin in Diabetes) a analysé les effets du dulaglutide sur les AVC. L’étude REWIND était une étude multicentrique, randomisée, en double insu vs placebo, menée dans 371 sites et 24 pays. Des hommes et des femmes âgés de plus de 50 ans avec un diabète de type 2 établi ou récemment diagnostiqué et dont l’hémoglobine glyquée était ≤ 9.5 % sous doses stables de 2 antidiabétiques, avec ou sans insuline basale, étaient inclus si leur IMC était ≥ 23 kg/m2. Les participants étaient assignés de manière randomisée à une injection sous-cutanée hebdomadaire soit de dulaglutide à la dose de 1.5 mg, soit de placebo. Les AVC étaient classés entre AVC fatals, non fatals, soit ischémiques, soit hémorragiques, soit indéterminés. La sévérité des AVC était évaluée en fonction de l’échelle modifiée de Rankin. Les participants étaient évalués à 2 semaines, 3 mois, 6 mois, puis tous les 3 mois, puis tous les 6 mois jusqu’à ce que 1 200 événements soient survenus. Le critère d’évaluation principal était la première survenue d’un des composants quelconques d’un critère composite qui comprenait les infarctus du myocarde non fatals, les AVC non fatals ou les décès de cause cardiovasculaire ou de cause inconnue. Entre 2011 et 2013, 9 901 diabétiques de type 2 ayant des facteurs de risque cardiovasculaire complémentaires ont été assignés de manière randomisée soit au dulaglutide (n = 4 949), soit au placebo (n = 4 952). Au cours d’un suivi médian de 5.4 années, les événements cardiovasculaires et les autres événements cardiovasculaires ont été évalués. 158 (3.2 %) des 4 949 participants qui ont reçu du dulaglutide et 205 (4.1 %) des 4 952 participants qui ont eu du placebo ont eu un AVC au cours de leur suivi (hazard ratio = 0.76 ; IC 95 % = 0.62 – 0.94, p = 0.01). Le dulaglutide a permis de réduire les AVC ischémiques (HR = 0.75 ; 0.59 – 0.94, p = 0.012) mais n’a pas eu d’effet sur les AVC hémorragiques (HR = 1.05 ; 0.55 – 1.99, p = 0.89). Le dulaglutide a aussi diminué le critère composite des AVC non fatals ou la mortalité globale (HR = 0.88 ; 0.79 – 0.98, p = 0.01) et des AVC associés à un handicap (0.74 ; 0.56 – 0.99, p = 0.042). Le degré de handicap suivant les AVC n’était pas différent en fonction du type de traitement. En conclusion, le dulaglutide administré à long terme pourrait réduire les AVC ischémiques chez les diabétiques de type 2 sans modifier la sévérité des AVC.

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