Risque élevé d’hypogonadisme chez les hommes survivants de cancer

09/03/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le cancer et son traitement dans l’enfance ou à l’âge jeune peuvent être à l’origine d’un hypogonadisme associé à une potentielle augmentation du risque de morbidité et de mortalité à long terme.

Le but de cette étude cas-témoins menée en Suède, à Malmö, a été d’évaluer le risque de présenter des signes biologiques d’hypogonadisme chez les hommes survivants d’un cancer testiculaire ou d’un cancer survenu dans l’enfance, et cela en fonction du type de traitement. L’étude a porté sur 92 survivants de cancer testiculaire, 125 survivants de cancer traité dans l’enfance qui ont été évalués après un suivi de 9.2 années pour les cancers du testicule et de 24 ans pour les autres cancers survenus dans l’enfance. Ils ont été comparés à des témoins appariés pour l’âge. Un hypogonadisme a été trouvé chez 26 % des patients ayant présenté un cancer dans l’enfance et chez 36 % des survivants d’un cancer testiculaire (odds ratio = 2.1, p = 0.025 pour les survivants de cancers dans l’enfance et OR = 2.3, p = 0.021 pour les survivants de cancers testiculaires). Chez les survivants d’un cancer dans l’enfance, l’odds ratio était encore augmenté chez ceux qui avaient eu une irradiation testiculaire (OR = 28, p = 0.004). Une radiothérapie, autre qu’une radiothérapie crânienne ou qu’une irradiation testiculaire avec une chimiothérapie, était associée à un OR de 3.7 (p = 0.13) ; une irradiation crânienne sans chimiothérapie était associée à un OR de 4.4 (p = 0.038). Chez les survivants d’un cancer testiculaire, ceux qui avaient reçu plus de 4 cycles de chimiothérapie à base de cisplatine avaient un odds ratio de 17 de développer un hypogonadisme (p = 0.015). On observe donc bien des signes de déficit en testostérone biologique chez les survivants d’un cancer testiculaire et chez les survivants d’un cancer survenu dans l’enfance. Dans la mesure où le déficit en testostérone est un marqueur de diminution de l’espérance de vie, il faut suivre et traiter ces patients à long terme.

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