Hypercorticisme infraclinique : les réseaux neuronaux artificiels pour évaluer le risque cardiovasculaire

20/07/2017 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Les hypercorticismes infracliniques (aussi appelées sécrétions de cortisol autonomes modérées) sont caractérisées par une augmentation de la sécrétion de cortisol en absence des signes classiques de syndrome de Cushing. Elles sont trouvées chez plus de 20 % des patients ayant une masse surrénalienne de découverte fortuite.

Chez l’adulte, cette pathologie a une prévalence de 0.2 à 2 % dans la population générale et semble associée à une augmentation du risque de fracture, de dyslipidémie, de diabète de type 2, d’hypertension, d’événement cardiovasculaire et de mortalité. Une équipe italienne a donc souhaité analyser le rôle de cet hypercorticisme infraclinique sur la survenue d’événements cardiovasculaires chez les patients ayant un incidentalome surrénalien. Il s’agissait d’une cohorte rétrospective de 518 patients ayant un incidentalome surrénalien chez qui ont été analysées les données concernant le cortisol après freinage minute et la présence d’une obésité, d’une hypertension, d’un diabète de type 2, d’une dyslipidémie ou d’antécédents familiaux d’événements cardiovasculaires, des habitudes tabagiques et les événements cardiovasculaires. L’analyse, en courbe ROC suggère qu’après 1 mg de dexaméthasone lors d’un freinage minute, c’est le seuil de 1.8 µg/dl (50 nmol/l) qui a la meilleure capacité de détecter les patients ayant une augmentation du risque d’événement cardiovasculaire. Chez les patients dont le cortisol après freinage minute est ≥ 1.8 µg/dl (freinage minute positif, n = 223), l’âge (66 ans), la prévalence de l’hypertension (74.5 %), la prévalence du diabète de type 2 (25.9 %), la prévalence de la dyslipidémie (41.4 %) et la prévalence des événements cardiovasculaires (26.8 %) étaient supérieures à celles des patients ayant un cortisol < 1.8 µg/dl lors du freinage minute (âge de 61.9 ans, HTA dans 60.7 % des cas, diabète dans 18.5 % des cas, dyslipidémie dans 32.9 % des cas et événements cardiovasculaires dans 10 %, p < 0.05 pour tous les critères). Les événements cardiovasculaires étaient associés au fait d’avoir un freinage minute anormal (odds ratio = 2.46 ; IC 95 % = 1.5-4.1, p = 0.01) et cela qu’il y ait ou non un diabète de type 2, une hypertension artérielle, une dyslipidémie, un tabagisme. La présence d’au moins 2 des critères parmi les 4 suivants -hypertension, diabète de type 2, dyslipidémie et obésité- associée à un freinage minute anormal avait une sensibilité de 61.1 % pour détecter les patients qui ont fait des événements cardiovasculaires. En utilisant les variables sélectionnées par un réseau neuronal artificiel (antécédents familiaux d’événements cardiovasculaires, âge, diabète de type 2, hypertension, dyslipidémie et freinage minute anormal), une sensibilité de 78.7 % est atteinte. En conclusion, le cortisol après freinage minute était associé de manière indépendante à la survenue d’événements cardiovasculaires. Les réseaux neuronaux artificiels pourraient aider à évaluer le risque d’événement cardiovasculaire chez les patients ayant un incidentalome surrénalien.

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