Obésité : l’espérance de vie est meilleure après chirurgie bariatrique

Ceci a poussé l’équipe de santé publique de Göteborg, en Suède, à analyser au moyen d’un modèle de régression des risques proportionnels de Gompertz, la mortalité et l’espérance de vie chez des patients traités soit par chirurgie bariatrique, soit par prise en charge habituelle de l’obésité dans le cadre de l’étude prospective contrôlée Swedish Obese Subjects (SOS) et cela parallèlement à un groupe de référence dans la population générale. Au total, 2007 patients ont été inclus dans le groupe chirurgie bariatrique et 2040 dans le groupe témoins et 1135 participants ont été inclus dans la cohorte de référence de la population générale. Au moment de l’analyse au 31 décembre 2018, la durée médiane de suivi pour la mortalité était de 24 ans (écart interquartile 22 à 27) dans le groupe chirurgie bariatrique, de 22 ans (21 à 27) dans le groupe témoin. Les données en mortalité étaient disponibles pour 99.9 % des patients dans l’étude. Dans la cohorte de référence de la population générale, la durée médiane de suivi était de 20 ans (19 à 21) et les données sur la mortalité étaient disponibles pour 100 % des participants. Au total, 457 patients du groupe chirurgie bariatrique, soit 22.8 %, et 539 patients du groupe témoin (26.4 %) sont décédés, donnant un hazard ratio de 0.77 (IC 95 % = 0.68 à 0.87, p < 0.001). Les hazards ratios correspondants étaient de 0.70 (0.55 à 0.85) pour les décès de cause cardiovasculaire, de 0.77 (0.61 à 0.96) pour les décès par cancer. L’espérance de vie médiane ajustée des patients opérés par chirurgie bariatrique était de 3 ans (1.8 à 4.2 ans) supérieure au groupe témoin obèses mais de 5.5 ans inférieure à celle de la population générale. La mortalité post-opératoire à 3 mois était de 0.2 % et 2.9 % des patients du groupe chirurgie bariatrique ont dû être réopérés. En conclusion, chez les patients obèses, la chirurgie bariatrique est associée à une espérance de vie supérieure en comparaison d’une prise en charge conventionnelle. La mortalité reste néanmoins supérieure à celle de la population générale.