Quantifier l’impact des gènes sur l’indice de masse corporelle dans l’épidémie d’obésité

18/07/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les études d’héritabilité syndromique, monogénique et polygénique, indiquent une interaction entre la génétique et l’environnement dans le développement de l’obésité. Les études polygéniques sont cependant limitées par la faible durée de suivi et le caractère déclaratif des données d’IMC. Une des questions qui se posent est de savoir comment, en fonction d’un environnement devenant de plus en plus obésogène, la prédisposition génétique à l’obésité influence l’IMC. Aussi, afin d’étudier les trajectoires de l’IMC en Norvège sur 50 ans et d’évaluer les influences différentielles de l’environnement obésogénique sur l’IMC en fonction de la prédisposition génétique, les données de l’étude longitudinale HUNT (Nord-Trondelag Health Study) ont été analysées.

Un total de 118 959 sujets âgés de 13 à 80 ans qui participaient à cette étude longitudinale ont été étudiés dont 67 305 étaient inclus dans les analyses d’association entre la prédisposition génétique et l’IMC. L’obésité a commencé à augmenter en Norvège entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90. De plus, en comparaison des cohortes de naissance plus âgées, les sujets nés après 1970 ont un IMC nettement supérieur et cela déjà à l’âge adulte jeune. L’IMC est nettement différent entre les quintiles supérieurs et inférieurs de la susceptibilité génétique quels que soient les âges à chaque décennie et la différence augmente de manière progressive entre les années 60 et les années 2000. Dans les années 60, les hommes âgés de 35 ans les plus génétiquement prédisposés, avaient un IMC de 1.2 kg/m2 (IC 95 % = 1,03 à 1,37 kg/m2), supérieur à celui des hommes âgés de 35 ans les moins génétiquement prédisposés alors que, dans les années 2000, cette différence atteint 2,09 kg/m2 (1,9 à 2,27 kg/m2). Pour les femmes du même âge, les différences correspondantes en termes d’IMC, entre les plus et les moins prédisposées sur le plan génétique, étaient de 1,77 kg/m2 (1,56 à 1,97 kg/m2) dans les années 60 et de 2,58 kg/m2 (2,36 à 2,80 kg/m2) dans les années 2000. En conclusion, cette étude montre que les sujets génétiquement prédisposés sont à risque supérieur d’avoir un IMC supérieur et que la prédisposition génétique interagit avec l’environnement obésogénique, ce qui conduit à un IMC supérieur comme ce qui a été observé entre la moitié des années 80 et la moitié des années 2000. Quoi qu’il en soit, l’IMC a augmenté aussi bien pour les sujets génétiquement prédisposés que pour les sujets non génétiquement prédisposés, ce qui implique que l’environnement reste le contributeur principal.

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