L’obésité peut remodeler les neurones glutamatergiques et diminuer ainsi les freins à l’alimentation

11/07/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
La suralimentation est le déterminant le plus important de l’obésité. Pourtant, on connaît mal les mécanismes neuronaux expliquant pourquoi les individus obèses continuent à consommer de l’alimentation malgré être parvenus à la satiété. La région latérale de l’hypothalamus est une région clé du cerveau qui coordonne diverses fonctions physiologiques pour maintenir un équilibre dans un environnement varié. Cette région reçoit tout une série d’informations sur les besoins énergétiques et les intègre à des informations centrales pour coordonner les comportements.

Dans un article de Science, un groupe américain de Chapel Hill en Caroline du Nord montre comment des neurones glutamatergiques de la région latérale de l’hypothalamus répondent à une alimentation riche en graisses. Ils montrent que cette alimentation riche en graisses entraîne des changements transcriptomiques dans des neurones VGLUT2, des neurones qui expriment le transporteur de type 2 du glutamate vésiculaire, une population de neurones qui utilisent le glutamate comme neurotransmetteur. Ce régime riche en graisses diminue l’activité calcique en réponse à la consommation de sucrose dès le début de l’exposition au régime. Si l’activité calcique de ces neurones chez des souris à jeun est supprimée en réponse au sucrose, en comparaison avec des souris se nourrissant à volonté, cela suggère que ces neurones pourraient coder des informations concernant les stocks énergétiques actuels. Lorsque ces neurones sont activés, les souris arrêtent de manger du sucre. Ces neurones semblent donc servir de frein à l’alimentation et chez l’obèse, l’activité de ces neurones est réduite, les amenant à se suralimenter. Un régime riche en graisses peut donc, au moins chez la souris, progressivement, à fur et à mesure que l’obésité se développe, interrompre la fonction d’un système endogène de suppression de l’alimentation et ainsi favoriser la suralimentation et l’obésité.

Vignette
Vignette

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

A Rem

A Rem

Non

Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
35
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9